Bonjour :)Alors voilà un texte que j'ai écris il y a deux ou trois jours, à partir d'une image. J'ai pas retravaillé ce texte, ni corrigé, c'était une session d'écriture automatique. Sur l'image il y avait une jeune femme blonde habillée d'une robe, sur le rebord d'une falaise, la nuit, dans un style plutôt féérique. Je savais pas trop où classer ce texte.
Au bord de la falaise :
La Mort marche sur le rebord de la falaise. Un pas sème l'effroi, l'autre la mort. Un pas et le lapin se cache dans l'écorce creuse du chêne, un autre et le renard le coince dans sa gueule. Son pied s'avance et balaye la confiance, l'autre pied le suit et de la surface de la terre nous essuie. Un pas devant l'autre elle avance, entre terre et vide son corps balance. La Pointe d'un pied désigne un malheureux, et du talon du deuxième elle l'écrase, du plat d'un pieds elle marque un territoire, qui sera anéanti par le second. Elle écrase les étoiles comme on tue un insecte, elle déchire les voiles des bateaux comme un amant jaloux déchire la robe de l'infidèle. Chaque pas est un pétale de moins sur la rose, un centimètre de plus vers le sol pour le vieillard voûté. Elle marche avec insouciance, et les âmes défuntes qui valsent autour d'elle n'ont plus la force de la pousser vers le vide.
Elle est blonde et ses joues sont roses. Son corps chaud brûle de se défaire des liens serrés du tissu de sa robe. C'est la vie, elle palpite, elle est l'amante du carnage, elle apaise de sa peau douce les fureurs de son compagnon. Un mouvement de sa robe et le rayon de lumière entre dans la cellule noire du condamné à mort, un mouvement de sa main et le morse évite de se faire harponner . Un sourire de sa part et le saule pleureur se fait rêveur, un clin d’œil et le désespoir des peintres se fait l'espoir du poète. La vie a poussé la mort de la falaise. Elle a réparé les étoiles et recousu les voiles. Elle admire maintenant le vaste océan, et son regard se perd au loin, dans un reflet de lune. Un reflet bref comme la vague qui le porte.
Derrière la vie, dans un buisson, se cache une bête sombre et effrayante. Elle grogne doucement, prête à bondir sur la jeune femme blonde. La mort a un nouveau visage. C'est l'éternel cycle de la vie et de la mort, quelles que soient leur formes elles s'entremêlent dans une danse interminable, s'entre-déchirent jusqu'à ce que l'autre sous une nouvelle apparence gagne. Le long de cette falaise la vie et la mort suivent leur cours, et la mer recueille leur corps. Pendant ce temps les âmes victimes de ces deux folles les observent depuis les étoiles en riant, elle peuvent se reposer.
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"La haine n'est qu'une défaite de l'imagination" Graham Greene
"Pour la carotte, le lapin est la parfaite incarnation du Mal." Robert Sheckley