Voilà voilà, j'en avais parlé, je l'avais annoncé : je me remets à la publication, que j'avais fortement abandonnée ces derniers temps (non, les brouillons d'exams ça compte pas ...) !! Je ne sais pas si ça peut faire plaisir à quelques uns, mais quoi qu'il en soit, here it goes ! Et un peu d'indulgence s'il vous plaît, je crois bien que ma plume est rouillée ... (déjà qu'elle était pas fantastique avant ça ...)
"J'aime le temps, il me rapproche de toi".
Quoi ? N'importe quoi. C'est quoi cette phrase stupide ? Je déteste cet optimisme aveugle, cette niaiserie, cette volonté de croire que le meilleur reste à venir. Et pourquoi est-ce que ce temps là, ce même temps que tu chéris, ne t'éloignerait-il pas, plutôt ? Qu'est-ce que tu en sais ? Dis-moi, parle-moi, je t'écoute, regarde-moi ! Quoi, je te fais peur ? Non, laisse moi. Laisse moi fracasser ce vase. Choisis, c'est lui ou ta tête.
Laisse moi crier, laisse moi me briser les cordes vocales. Laisse moi hurler, me déchirer, me fracasser. Laisse moi m'anéantir, parce que c'est la seule chose que j'ai jamais su faire, la seule chose que j'ai encore un peu l'impression de contrôler : la destruction. Jusqu'à ce qu'elle aussi m'échappe, et qu'elle m'atteigne, moi. Ce que tu ne comprends pas, c'est que je n'attends que ça.
J'attends que la douleur cesse et que le souvenir meurt, j'attends que tu partes et que tu claques la porte. J'attends que les feuilles tombent et qu'elles recouvrent ma tombe.
Mon ami ? Oh oui, tu l'as été. Fidèle, malgré toutes ces années et malgré moi-même. Mais maintenant il faut que tu partes. Dégage ! Tu ne comprends pas ? Tu es ma faiblesse ! Mais dégage ! Casse toi je te dis ! Et arrête de pleurer, pitié, arrête, tu es pathétique. Mais oui, tu es mon ami. Mon seul ami même. Le seul qui est resté. C'est pour ça que tu dois partir. Tu ne veux pas ? Tu as besoin que je te chasse à coup de pieds au cul ? Arrête de pleurer. Est-ce que je pleure, moi ?
Tu as raison. Oui, ça va, j'ai dit que tu avais raison : je le reconnais, la seule émotion que je suis capable d'éprouver c'est de la haine. Voilà, content de me l'entendre dire ? Qu'est-ce que tu fous encore là ? Garde tes belles paroles, puisque le temps nous éloigne. Je feins l'indifférence pour acheter ton silence. Les objets qui dansent, c'est pour le spectacle, le jeu d'acteur, pour cacher ma souffrance, une façon comme une autre de laisser mon corps parler et mon cœur se fendre. Eh oui, même sur le pas de la porte tu me découvres encore : cette haine, MA haine, c'est bien plus qu'un trop plein de ressentiment qui s'échappe. Non ! Essaie de me comprendre, tu l'as dit toi même, c'est la seule émotion que je connaisse. Elle ne peut donc pas être uniquement colère. C'est comme le bleu, elle a de nombreuses variations, elle me permet d'exprimer tout ce qui manque à mon répertoire : l'oubli, la honte, l'amitié, la douleur, la satisfaction, le dégoût, l'admiration, la solitude, l'envie, le pardon, la joie, la tristesse, la timidité, la franchise, l'exaspération ... Je pourrais continuer, mais à toi, qui es si sensible et si humain, je n'ai pas besoin de te décliner la palette du ressenti de l'homme. Oui, encore une fois, tu as raison, vraisemblablement pas de tous, puisque ma palette à moi est si triste.
Mais si tu avais essayé de comprendre au lieu d'avoir essayé de me changer, si tu m'avais écouté avant d'avoir tenté de me calmer, si tu avais simplement été là au lieu d'essayer de me faire oublier ma colère, si tu n'avais pas été autant empressé à me sauver de moi-même, si tu avais voulu saisir au fond de moi ce que j'essayais tant bien que mal d'exprimer, tu aurais su. Tu aurais su que ma haine était tout ce que mon esprit ne pouvait supporter : les compliments, la beauté, l'altruisme, le courage, la réussite, les valeurs, la conscience noble ...
Parce que mon cœur est parti de ne plus pouvoir me supporter, et que mon âme s'est fanée au bord des routes et des chemins boueux. Elle était partie à sa recherche, et elle s'est fanée.
C'est elle qui contenait le peu d'espoir que j'avais encore, et elle s'est fanée.
C'est elle qui était ma bonté, et elle s'est fanée.
Elle était plus humaine que moi, et elle s'est fanée.
Elle contenait mes larmes et mes joies, et elle s'est fanée.
Et je coule
Et tu cries
Et je sombre
Et tu pleures
Une dernière larme
Encore un sanglot
Un regard et déjà,
Il est l'heure de partir.
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"Pour savoir écrire il faut avoir lu, et pour savoir lire il faut savoir vivre." GUY DEBORD
''Ose rêver. Ose essayer. Ose te tromper. Ose avoir du succès. Vas-y. Je te lance un défi ! '' KINGSLEY WARD