Voici la suite et fin de la nouvelle (encore plus court, ça va te plaire Corne

). C'est la première longue nouvelle de ma vie achevée

J'espère ne pas vous décevoir !

Le lendemain matin, je fus réveillée par les chuchotements d'Asmar. « Love, Love » me murmurait-il. Je crus d'abord que c'était là le refrain tiré d'un rêve, avant de sentir des mains me chatouiller le ventre. Je feins de résister et retins dans ma poitrine les rires qui s'entrechoquaient faiblement.
- Allez, je m'en vais bientôt !
- Non, m'écriai-je, lui tournant le dos et plongeant la tête sous mes draps.
- Oh, et tu ne veux donc pas entendre parler de la débauche ? De la luxure divine dont j'ai été ravi ? Car pauvre, je ne pouvais vivre dans l'ignorance. Il me fallait voir entendre et abuser. L'entendre nue et la voir nue pour abuser de ses caresses. Regarde moi donc riche.
J'éclatai de rire.
- Paul Eluard, « Prête aux baisers résurrecteurs », annonçai-je, fière. Parles moi donc ! Parles moi de cette perle entre ses jambes qui ont su faire bander l’hétéro refoulé que tu es.
Il rit tandis que je me relevai et m'appuyai contre le mur.
- Quel surprise ! Continuai-je. Je ne m'attendais pas à ce que ce soit Lili, vraiment.
- Qui d'autre ça aurait pu être ?
- Hum… Je ne sais pas trop, fis-je l'air de réfléchir. Généralement les gay couchent avec des mecs, je crois.
Il me balança un cousin qui vint frapper mon épaule dans une caresse revêche. La douceur de sa peau était-elle semblable à celle du satin ? Je regardai Asmar.
- La Venus aux cheveux d'or, dit-il d'une voix s'élançant, l'air théâtral, a l'espace d'une nuit tué le mortel en moi pour me faire accéder au divin.
- Sacrilège ! M'exclaimai-je.
- Je n'ai jamais été aussi insatiable et repu.
Et la fièvre de la nuit précédente le reprit.
Mes sens avaient tremblé de pudeur lorsque ma langue, timide, s'était fondue dans sa bouche et entre ses jambes. Nos chairs s'étaient brisées l'une sur l'autre comme deux pierres qui dans leur frottement faisaient éclore l’Étincelle. Celle-ci avait pris vie dans la chaleur intime du bijou drapé par ses lèvres roses habillées de tiges de blé. La caresse de son sein, soleil dans ma main, dont le point tendait vers moi m'enivrait jusqu'aux cieux. La fusion des odeurs et les mignonnes courbes de ses hanches. Elle s'était ouverte comme une bouche, comme une fleur vierge dont les pétales trempées, tremblaient sous mes mains. L'âpre délice ressenti dans l’étouffement de ses morsures sur ma peau appelait l'extase. Sa bouche dévorant ma chair et ses cheveux courant sur ma peau avaient promis la félicité au creux de mes cuisses qu'elle baisait comme si la fin du monde grondait sur nos draps. L'ardeur. Les cris s'étaient extorqués de sa gorge par la plainte délicieuse émis par son corps. Elle avait fais naître le vide dans le comble, et insatisfait, j'avais vacillé dans ses bras, je m'étais jeté dans le liquide de mer qui s'écoulait de son âme. Elle s'était fondu en moi, et je la buvais. Je la buvais avec la passion d'un fou à la recherche de Dieu. Je la buvais avec le trouble d'un enfant. Je la buvais, elle, femme sèche qui regorgeait de diamants. Et je m'étouffais dans cette noyade. Splendeur, splendeur. Mort et vie fusionnaient squelettes et chairs, âme et corps tandis que nous valsions dans le précipice, tels des amants intrépides, tel un cavalier sans tête.
Je te regardais, comme je savais si bien faire. Dans tes yeux se bousculaient des contradictions splendides, une quiétude ébranlée, une passion passive. « Seul le déchaînement de la mer captive » me disais-tu lorsque nous étions enfants. Tu étais cette vague à la courbe parfaite qui avalait le beau, le laid, le tiède.
- Pourquoi sommes nous si faibles ? M'as-tu demandé. À succomber ainsi aux plaisirs, à fuir ces femmes dont les mains abattoirs veulent nous briser ? À fuir ces hommes qui nous veulent aimer ? Tout ceci n'est qu'une ritournelle, Love. Infernale et sublime à la fois. Que ferons nous, dis moi, lorsque nous devrons nous coucher sur ces cadavres nus qu'ont été nos choix ? Sur ces squelettes odieux qu'ont été nos mères, nos frères, nos pères ?
- Nous danserons sur ces cadavres et célébrerons nos vies. La bouche pleine et la gorge sèche, nous vomirons la fièvre qui nous brûle et défierons les hommes.
Tu me pris dans tes bras. Une bouffée de parfums s'élança dans les airs.
Ma chambre avait le goût de ta peau.