| | Chronochallenge n°101 | |
| Auteur | Message |
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Tiunterof Gardien grincheux de la CB

Messages : 1851 Date d'inscription : 24/10/2012 Localisation : U.R.S.O Humeur : sss
 | Sujet: Chronochallenge n°101 Sam 27 Jan 2018 - 21:41 | |
| Désolé du retard !
Les thèmes :
- Soyez prêts.
- Un bruit dans la nuit.
- Les temps anciens.
- Les conteurs.
- Longue vie au roi.
- Le fléau.
- De l'autre côté des siècles.
- Ah, l'amour...
Vous avez jusqu'à 22H45 ! | |
|  | | flocon L'admin venue du froid et fan de l'hiver

Messages : 307 Date d'inscription : 06/06/2017 Localisation : perdue dans mon monde blanc hivernal Humeur : désespérée par le monde qui l'entoure
 | Sujet: Re: Chronochallenge n°101 Sam 27 Jan 2018 - 22:38 | |
| Quel plus grande source d'inspiration que la deadline?
Ah l'amour... Un sujet qui a inspiré bien des personnes au fil du temps. Qu'il soit heureux ou triste l'amour est présent dans beaucoup d'histoire. Il a sa place au théâtre. Où un genre entier lui est dédié. sur scène les sentiments sont peut être faux mais ils parlent aux plus grand nombre. Le roman est sa forme la plus récente. Il est l'amour au quotidien, celui que l'on connait, que l'on ressent. Celui que l'on vit ou qu'on idéalise. Mais l'amour trouve sa force et ses origines dans la poésie. On l'y retrouve dans sa forme la plus pure. Une chose si unique que tant de gens ont essayé de décrire. Quelque soit la forme ou le temps, l'amour est un sentiment unique. ------------------------------------------------------------------------------------------------ Je suis un flocon de quoi je ne sais pas. D'avoine ou peut être de glace. Je préfère le flocon de neige, magnifique mais fragile et avant tout éphémère. * * * * * * * * * * Je suis un flocon de neige solitaire Délaissé par mes pairs, abandonné Dans une région où le soleil règne en maître Sous ce ciel bleu infini qui n'a jamais vu l'hiver Je vis en espérant voir le jour où virevolteront dans ce ciel tristement bleu de doux cristaux de glace
* * * * * | |
|  | | Phoenix Piou grincheux accro au café
Messages : 1944 Date d'inscription : 06/01/2015
 | Sujet: Re: Chronochallenge n°101 Sam 27 Jan 2018 - 22:41 | |
| Un petit CC "troll ce soir"... J'espère que ça vous amusera c'est court et écrit vite fais hein ^^___________________________ Le monarque a rendu son dernier soupir, étendu sur son lit à baldaquin, pendant son sommeil. Il ne s'éveillera point en cette matinée de mai. -Le Roi est mort ! Vive le Roi, proclame le chambellan Le prince se lève avec le soleil sans se douter des événements qui vont changer sa journée. Il montera sur le trône un soir de mai. -Le Roi est là ! Vive le Roi, proclame le chambellan * * * -Mais c'est quoi ce micro scénario s'énerve le producteur. Vous osez vous présenter avec ce torchon dans mon bureau ? Vous osez vous présenter avec ces phrases enfantines et appeler ça un scénario ? | |
|  | | K Emmerdeur officiel

Messages : 443 Date d'inscription : 13/11/2017
 | Sujet: Re: Chronochallenge n°101 Sam 27 Jan 2018 - 22:45 | |
| Bon, ce soir, j'ai la flemme donc comme d'habitude, CC classé -18, raisons dans le premier spoiler. Bonne lecture - Spoiler:
-
violence, viol, mort par accidents (sugg)
- Spoiler:
-
Un bruit dans la Nuit Comme un crissement, des bruissements d’une foule anonymes, une musique hypnotisante sous la lumière terne rythmée comme par des flashs devant mes yeux. Une basse travaille mon ventre faisant accélère mon cœur, j’halète… ferme les yeux tandis que la salle danse… Crrrr, crrrr. Une réponse. Crrrr, crrrrr. Une autre. Et déjà le syndrome de l’imposteur ressurgit. J’ai beau avoir passé deux ans dans une bonne prépa, ce doute me reprend à la gorge comme devant cette colle trop dure, ce rendu de copie par ordre décroissant… L’ironie du pacte moderne avec le diable : une vie contre deux ans de sacrifices et un coup de poker, comme un jeu à pile ou face… Pile… Face… Pile… Face… C’est pile.
La clameur à l’unisson d’un millier de voix… D’une foule devenue seule entité grimaçante. Ca hurle, ça se trémousse en un exorcisme brutal où la chaleur transpirante devient orgasme. BPM 120 BPM 130 BPM 140 Bridge comme un souffle Reprise Tout est fini déjà. Une bonne école comme dans un rêve. Le monstre se réveille et découvre la solitude, soldat sans but retrouvant dans ses congénères les regards noyés d’alcool, perdu dans les paradis artificiels, cette triste solitude. Alors les lèvres se croisent, les bêtes se réveillent, l’enfant devient homme.
Et l’homme devint fou par la fatigue et le poison ingéré… L’homme n’est pas bon par nature, la perte de sa conscience ne fait que déchirer le voile, livrant au monde la perversion d’un enfant pervers, d’une bête débile avilisée par des années de contraintes. Les coups partir comme un prolongement de la danse, le choc marquant un rythme nouveau, étrangement désynchronisé. Peut-être que si un des membres n’avait pas été mis à genoux, les deux bras pris, le rythme aurait été meilleur. Bam Une substance visqueuse sur les phalanges Vlan Comme un goût de fer dans la bouche.
Elle n’a pas voulu de trêve, dansant comme une princesse. Ce soir, tout devrait être à elle, n’ayant qu’à tendre les bras. L’alcool a boosté la guerrière endormie, maîtrisant la piste de danse. Ce soir, tu seras à moi, semble-t-elle clamer à tous les hommes autour d’elle, notamment ce beau brun qui l’entoure de ses bras fermes. Elle n’a pas voulu de trêve mais son corps, asséché par l’alcool en décida autrement. Mais elle avait beau supplier sous les coups d’épée de son bel amant, celui-ci, emporté de fureur, la transperçait de toute part.
Une route de campagne, quatre heures du matin. Six dans une petite voiture, un char d’enfer dont les enceintes annonce bien avant son arrivée. L’unique maison construit près de la route connaît bien ce genre de passage, tout en maudissant ces inconscients qui gâchait sa tranquillité, heureusement pour peu de temps. Il y eut un grand bruit puis le silence. Les six avait continué leur chemin… bien au-delà de cette route.
------------------------------------------------------------------------------------------------ Une question ? Envoyez un MP ^^ Venez nous rejoindre sur le Marché Aux Commentaires. | |
|  | | Ouppo Fou du roi

Messages : 578 Date d'inscription : 04/01/2016
 | Sujet: Re: Chronochallenge n°101 Sam 27 Jan 2018 - 22:46 | |
| Longue vie au roi
La sueur perla lentement du front sur le nez luisant du bourreau, lentement, si lentement, le soleil fut captivé par cette perle d'instant. La goutte infusée d’appréhension s'arrêta devant les yeux inondés du roi, sa couronne toujours sur sa tête, posée gentiment sur ses cheveux blond et soie.
Diling
Il inspira, la goutte était toujours devant ses yeux.
Il expira.
Il inspira, elle était toujours là.
Il voulut...
Non.
Il ne put pas.
Il était seul, là, à attendre, absolument seul face à la mort et à la foule.
Dans le fragment d'eau qui lui faisait face, il put la voir. Les petites marques d'une jeunesse en fin de vie, les coups de pinceaux et d'épée nombreux déjà, que le temps lui avait offert avec l’expérience.
Il pensait avoir donné toute sa vie à son peuple, sa bonté, sa sagesse, ses amours, son enfance.
Il s'était trompé.
Il leur avait donné le liquide amère des larmes nocturnes, les malédictions proférées dans le privé, il leur avait donné ce qu'il avait de mieux.
Et il le savait depuis qu'on l'avait enfermé, dans un cachot puant et humide, et on l'en avait sortie pour qu'il remonte sur le trône après le coup de folie de la Reine.
Il n'avait été qu'un pantin depuis.
La goutte était encore là.
Un soleil magnifique y était reflété, la place frémissait, ricanant, priant, pleurant.
Il vit des enfants et se sentit coupable.
Des crêpes et des sourires.
Il vit le bourreau, déformé par la rondeur de l'eau, il ne semblait pas heureux, on lui avait pas autorisé le masque.
C'était un prisonnier.
Les larges épaules entravées se détendirent.
La tête couronnée inspira.
L'air de mai embaumé par les clochettes blanches lui fit comprendre la douceur de l'air.
Il pleurait encore, mais il se sentait prêt.
Diling
Une voix blanche lui posa une question, le vent était immobile, les feuilles bougeaient.
Diling
Regret... remord...
Diling
La note de cœur blanche, entêtante, était plus forte encore.
Diling
Il hocha la tête, la couronne tomba de tout en haut, sa cassa.
Diling
Schlack
La foule cria.
La tête entre ses mains, contre sa poitrine, l'homme aux yeux de forêt inondée regardait au-delà de la mort.
Diling
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|  | | Tifani Commentatrice détaillée et pro du CC

Messages : 299 Date d'inscription : 20/05/2015 Localisation : En cours Humeur : Toujours optimiste
 | Sujet: Re: Chronochallenge n°101 Sam 27 Jan 2018 - 22:46 | |
| J'ai un peu de retard désolé, je me suis laissée distraire par ma famille. J'ai pris deux thèmes pour ce soir: soyez prêts et un bruit dans la nuit.
Je me réveille en sursaut, trempée de sueur et le souffle court. Le sang bat à mes oreilles, assourdissant et alarmant. Pendant un instant, je reste immobile et silencieuse, consciente de ma vulnérabilité à cet instant, fébrile et incapable de localiser la moindre menace. Mais très vite, je regagne mon calme en voyant la lune voilée par la fenêtre, d'une couleur irréelle. Je me suis préparée à cette nuit toute ma vie. Il est temps. Je sais ce qu'il me reste à faire. Et je suis prête.
Je prends le temps de me changer, remplaçant mon pyjama par la tenue que j'ai préparé à cet effet, une tenue confortable et résistante. Beaucoup partent le plus vite possible, mais je ne commettrai pas cette erreur. La nuit peut être longue. Mais je serai prête.
Mon sac est déjà prêt avec un certain nombre de provisions pour tenir le temps nécessaire. Je l'enfile sur mon dos avec aisance, puis je me dirige d'un pas décidé vers le tiroir de mon bureau, refermant mes doigts sur la crosse de l'arme que j'ai choisie. Un simple pistolet, mais avec lequel j'ai des centaines d'heures de tir. Et ça fait déjà des années que je n'ai plus manqué ma cible. Des années que les murmures d'effroi et d'approbation succèdent mes coups de feu. Elle n'a aucune chance. Je ne lui en laisserai aucune.
En refermant la porte derrière moi, je sens le silence inhabituel peser sur les environs, et mon sang se glacer un peu dans l'air froid de la nuit. Elle peut être n'importe où. Et j'ai beau m'être préparée, je n'ai aucun moyen de savoir quelle sera sa stratégie, ou même à quoi je vais être confrontée. Mes doigts se crispent un peu sur mon pistolet, et je serre les dents sans même m'en rendre compte, alors que je commence à avancer sur le terrain, sur mes gardes. Mais très vite, je me rends à l'évidence. Il n'y a personne aux alentours. Mon regard se pose sur la forêt voisine, et mon regard se durcit. Je vois. Je vais devoir la chasser, donc. Qu'il en soit ainsi.
La semelle de mes chaussures étouffe un peu le bruit des feuilles et des branches sous mes pas, et je guette le moindre bruit qui pourrait trahir sa présence. Je tirerai sans la moindre hésitation dès que je la trouverai. Je n'ai pas le choix de toute manière si je veux quitter cette nuit hors de la réalité elle même. Qu'importe ce qu'elle pourra me dire pour m'en dissuader, ou ce qu'elle pourra avoir prévu pour m'abattre. Cette nuit, l'une de nous deux mourra. Et ce ne sera pas moi.
Puis au détour d'un arbre, je sens mon cœur manquer un battement, et je tends immédiatement mon pistolet vers la silhouette sombre qui vient d'apparaître à quelques mètres de moi. Mes doigts se referment sur la gâchette, et la détonation retentit dans toute la forêt.
Je tremble sensiblement, la respiration à nouveau saccadée, et mes yeux n'arrivant pas à quitter ce corps, mais surtout ce visage et ce regard qui sont toujours tournés vers moi. Elle n'a pas cillé, et elle jette distraitement un oeil vers la balle plantée dans l'écorce de l'arbre contre laquelle elle se tient. J'ai manqué ma cible... comment ai-je pu manquer ma cible...? J'ai le pistolet toujours fermement pointé sur elle, et pourtant elle me dévisage sans la moindre peur, avec une certaine curiosité, peut être même... de la compassion. Je serre les dents, furieuse devant son attitude détachée, presque les larmes aux yeux.
- Bonjour. Ca fait longtemps.
Le pistolet tombe lentement au sol, devant son sourire. Je sens les larmes me venir, et mes jambes prêtes à m'abandonner. Comment ai-je pu penser que je pouvais faire une chose pareille? Elle se tient devant moi, souriant doucement, victorieuse. Elle. Moi. Et lentement, je renonçai, me laissant sombrer dans cette nuit infinie, les paroles de notre professeur résonnant dans ma mémoire comme un lointain écho.
"Souvenez vous bien. Lorsque le temps sera venu pour vous de passer à l'âge adulte, vous devrez faire face à vos pires démons, à vos pires peurs, à votre pire cauchemar. Vous devrez faire face à vous même. Et si vous voulez vous réveiller, vous savez ce qu'il vous reste à faire. Vous devrez vous affronter, et vous tuer. Soyez prêts."
------------------------------------------------------------------------------------------------ Si vous voulez voir ce que j'ai écrit sur le forum, c'est ici! Mes textes | |
|  | | Titi

Messages : 1098 Date d'inscription : 29/06/2016 Localisation : Dans la région de la cancoillotte Humeur : Miaou
 | Sujet: Re: Chronochallenge n°101 Sam 27 Jan 2018 - 22:52 | |
| Sujet : Un bruit dans la nuit -- L'ocelot
Le crépuscule offre sa multitude de couleurs : Des nuances fraîches de bleu jusqu’au mauve. Dans l’air flottent de subtiles et douces senteurs, Alors qu’à la lisière de la forêt s’éveille le fauve.
Aux trompeuses apparences d’un chat adulte, Ce félin lèche son pelage orné de noires rayures. Un rongeur ne pourrait s’en approcher sans tumulte, Ni même en réchapper par une suffisante allure.
Le jaune de sa robe évoque le sable doux et chaud. Son odorat est un atout pour cet agile grimpeur, Qui se délecte de lézards, de poissons et d’oiseaux, Chaque nuit où se révèle son instinct de chasseur. ------------------------------------------------------------------------------------------------ Si tu as un souci, n'hésite pas à me MP Hey, pssst, Invité , j'ai répertorié tous les textes que j'ai postés sur le forum ~ ici~ Fais-y un tour si le coeur t'en dis Les mercredis, 21h30 environ (heure française), je lance le CC. Vous pouvez d'ailleurs m'envoyer vos suggestions par mp (ou discord).CDF (Poésies, Chansons, Chamarrés) , mon signe distinctif est ♫- "Je leur rendrai ce grand service parce qu'on ne me l'a pas rendu à moi." (Philippe Labro - Les cornichons au chocolat) "Ce n'est pas parce qu'on a les meilleurs intentions au monde, qu'on ne fait pas des dégâts." - https://youtu.be/pR3lqr7_KBY - Tous mes sens charmés Hypnose et divins délices J'aime les haïkus - Je te juge:
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|  | | Cornedor Divine cerfette et ses lapins multicolores

Messages : 5120 Date d'inscription : 17/05/2014 Localisation : Endormie dans un terrier de lapins. Humeur : Lapinesque. (ça veut dire paisible et joyeuse)
 | Sujet: Re: Chronochallenge n°101 Sam 27 Jan 2018 - 22:56 | |
| BONCHOIR  Bon, vous connaissez le topo maintenant... Si je participe au CC c'est surtout pour m'aider moi à avancer dans mon roman en rebondissant sur les thèmes proposés. La deadline, le fait de poster à la fin avec une limite, ça m'aide beaucoup à écrire. Mais comme il s'agit d'un extrait de roman et que vous ne le suivez pas, évidemment, ça veut dire que vous ne pouvez pas me faire d'avis constructifs, du coup je ne vous en demande pas. Je vais mettre mon texte sous spoiler, vous n'êtes pas obligés de le lire, mais j'aime l'idée de le poster - après tout, j'ai participé comme les autres, puis si vous êtes curieux, lisez  J'ai pris le thème "De l'autre côté des siècles". (désolée pour l'absence de mise en page, je suis un peu à la bourre et puis les spoilers 'cets pas pratique pour ça  ) - Spoiler:
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– Diogon, cette… cette dénommée Peau d'Âne, est-ce que tu l'aimes ? Le frère d'Anubis haussa ses épaules puissantes, comme empli de découragement ; mais dans ses yeux brûlait l'espoir. – Je ne sais pas. Mais je crois que je l'ai trouvée. Je cherchais quelqu'un… depuis le début. Et c'est elle que j'ai trouvé. (Un soupir.) Ça ne veut rien dire, n'est-ce pas ? – Ça veut dire beaucoup, au contraire, répliqua la jeune fille qui agrippait toujours son bras noir avec obstination. – Laisse-le, Apouit, dit Khoufou. Le timbre de Pharaon était revenu dans sa voix. La fille du harem lâcha le géant sans mot dire, obéissant sans même s'en rendre compte. Khoufou se massa doucement les tempes, il tenta de faire abstraction du désordre qui s'agitait au pied de la pyramide, et du char solaire en train de disparaître à l'horizon. Il lui fallait recouvrer son esprit divin, son esprit adulte, afin de comprendre et résoudre cette situation insensée. – Diogon. Que fais-tu ici, d'où viens-tu ? Quelle est cette… amie statufiée que tu gardes avec toi ? Si vous n'êtes pas des dieux, êtes-vous des envoyés du ciel, des êtres mortels mais porteurs d'un message ? – Ça fait beaucoup de questions, Pharaon, gronda Diogon. Je suis le frère des statues que vous enchaînez. Je vais là où elles vont. Je suis arrivé avec elles. – Les statues ? Par automatisme, les yeux d'Apouit et de Khoufou se portèrent sur les gigantesques sphinx de pierre qui gardaient l'allée inachevée de la pyramide. – Pas celles-ci, celles-ci ne bougent pas, ou alors seulement quand vous ne regardez pas. Comme Peau d'Âne. Mais celles dont je parle sont différentes. Nous sommes différentes. (Sa voix changea pour se teinter d'une émotion indéfinissable.) Nous sommes vivantes. De pierre, de bois et de glace, nos corps ont changé pour s'emplir de chair et de sang. Khoufou voulut dire quelque chose, mais un regard de Diogon l'arrêta net. – D'où je viens ? Je viens de l'autre côté des siècles. J'ai vu des sorcières, des géants-à-plumes et des hommes qui ne connaissaient pas l'art de la pierre, qui vivaient dans des huttes. Une certaine colère se mit à enfler dans sa voix. – Et de l'autre côté des siècles, de l'autre côté de l'araignée, ces hommes vénéraient les créatures que vous enchaînez aujourd'hui. Ils les vénéraient alors que vous les traitez en esclaves. La culpabilité mordit le cœur de Khoufou lorsqu'il comprit enfin. Son regard se porta sur les bêtes monumentales qui, loin en contrebas, trimaient encore dans le sable et la poussière. Un ours à tête de lion, plus noir que la nuit ; un oiseau de feu aux plumes brunes comme le bois ; une immense créature reptilienne aux multiples cous tendus sous l'effort qui faisait vibrer ses muscles. Et beaucoup d'autres. Comme ce fameux taureau blanc aux cornes en forme de lyre. Après la culpabilité, le doute vint lui aussi prélever son dû entre les côtes de Khoufou. Ce taureau était-il réellement envoyé par Hathor ? Etait-il réellement une des nombreuses faces du divin Apis ? – Je n'en sais rien, Diogon, dit-il sans même se rendre compte que celui-ci n'avait jamais posé de question, en tout cas pas implicitement. Sa voix était toujours celle de Pharaon, mais c'était un Pharaon soudain inconnu de lui, un être sombre qui cherchait à comprendre les invisibles mécanismes célestes, qui avait besoin de preuves. – C'est ainsi depuis si longtemps que plus personne ne se pose la question. Ces créatures ont le souffle divin en elles. Ce sont elles qui se soumettent, d'elles-mêmes, qui viennent œuvrer à la grandeur de l'Egypte. Elles savent toujours où diriger leurs pas. Hier, des palais et des temples ; aujourd'hui, ma cruelle pyramide, et demain, ce sera autre chose. Si tu me demandes pourquoi on leur met des chaînes, je te répondrai que c'est nécessaire pour tirer les traîneaux. Si tu me demandes pourquoi les fouets claquent autour d'elles, je te dirai que je n'en sais rien. C'est ainsi depuis l'aube des temps. Nous n'avons jamais besoin de les toucher ou de les forcer. Jamais elles ne font de mal à qui que ce soit. – Les dieux sont en elles, confirma Apouit d'une voix d'enfant timide – elle réagissait toujours étrangement lorsque c'était Pharaon qui parlait, et non son ami Khoufou. – Tu dis que ces gens… de l'autre côté des siècles… Ils les vénèrent ? (Il plissa les paupières.) Je veux savoir ce que tu veux dire par là. Sont-elles aussi âgées que les dieux ? Sont-elles immortelles, pour remonter ainsi le cours du temps sans succomber à son étreinte ? Soudain, tout se mit en place dans l'esprit de Khoufou, dans une clarté si pure qu'elle manqua l'aveugler. Si les chimères sacrées étaient immortelles, cela signifiait qu'elles n'étaient pas seulement des animaux envoyés par les dieux. Elles étaient d'essence céleste elles aussi. – Par Sobek, jura le jeune homme lorsqu'il comprit ce que cela signifiait. Le ciel rouge en plein milieu d'après-midi. Les mauvais présages décryptés par les vieilles femmes. Voilà pourquoi les dieux étaient mécontents. Voilà pourquoi sa pyramide, et son Empire, courait à sa perte.
------------------------------------------------------------------------------------------------ Je sais ce que je suis. Et je sais ce que je ne suis pas. Je suis un chaos de rêves et de couleurs, je suis un Cerf divin chimérique, je suis une lapine en chocolat aux larmes caramel. Et toi, qui es-tu ? Fais un pas vers moi, j'en ferai un vers toi. Et peut-être un jour serons-nous face à face... *** Cap' d'aller lire ? → Venez fouiller dans mes écrits... Y'en a pour tous les goûts !  .[/center] | |
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 | Sujet: Re: Chronochallenge n°101  | |
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|  | | | Chronochallenge n°101 | |
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