Bonjour, j'ai beaucoup de retard encore une fois, même je tiens à préciser que je n'ai pas dépassé l'heure d'écriture, puisque j'ai commencé à écrire à 30... oui, 22h30, je suis un cas désespéré ahah
Si c'est possible, je souhaite que ma participation ne soit pas prise en compte dans les votes

Je me suis beaucoup amusée à écrire ce texte, mais étant donné le temps supplémentaire que j'ai pris, ce ne serait pas respectueux pour ceux qui ont vraiment joué le jeu! Et sinon je supprimerai mon poste, et je le posterai dans les écrits courts, ça marche aussi!
Du coup! J'ai choisi pour une fois la musique, le thème 6! Et j'ai été plus inspirée que prévu...
Le cri avait retenti, perçant la nuit qui pesait sur la ville. Au sommet de sa forteresse, l'homme observait avec une certaine nonchalance la silhouette qui avait été repérée par ses tourelles. Du bout des doigts, il faisait tournoyer le liquide pourpre et doré dans son verre richement ouvragé. Non seulement ce rebelle leur faisant l'affront de le provoquer lui en duel, les prévenant de sa venue, mais en plus il avait le culot de se montrer seul? Il allait sombrer dans l'oubli comme tous les précédents qui avaient eu l'audace de s'opposer au seul et unique maître de cette ville.
Les projecteurs se braquèrent sur la silhouette pour dévoiler une jeune femme vêtue entièrement de noir. Même son visage était partiellement masqué par un drap noir, laissant échapper des mèches brunes, seule couleur se détachant de sa silhouette sombre à une telle distance. Le cri retentit de nouveau, mais malgré l'intensité du son qui balayait la ville, elle ne broncha pas. Elle se tenait toujours droite sur les toits, presque insolemment. Levant le regard vers l'homme qui la toisait du haut de sa tour, elle esquissa alors une courbette de là où elle se trouvait. Il était difficile de dire si l'offense venait de son assurance en leur offrant l'initiative, ou de la précision de son geste dont bon nombre de courtisans auraient été jaloux. Mais profondément agacé, l'homme leva la main, et aussitôt, les canons se braquèrent sur elle.
La femme esquissa aussitôt un sourire, et alors que les engins bourdonnaient en chargeant le coup, elle enfonça les tuiles de son pied pour prendre appui. Lorsque la bombe explosa derrière elle, la vague d'énergie la propulsa en avant, et elle se réceptionna sur le toit suivant, commençant sa course folle vers la forteresse.
En voyant sa silhouette réapparaître hors de l'explosion, l'atmosphère de toute la forteresse changea du tout au tout. Le cri retentit une nouvelle fois, mais cette fois les gardes répondirent à son appel, donnant des allures de fourmilière aux remparts qui abritait leur maître. Ce dernier observait toujours avec nonchalance la jeune femme courir sur les toits, confiant. Elle pouvait bien échapper à une explosion si elle le souhaitait. Elle gagnait juste quelques poignées de secondes de plus pour sa misérable existence. Et elle pouvait être rapide, elle ne pourrait pas échapper à la dizaine de canons pointés sur sa trajectoire, et à la rigueur de son armée.
Mais contre toute attente, la jeune femme ne semblait pas paniquer, bien au contraire. Elle évitait les explosions qui faisait s'effondrer les toits sur eux-mêmes, presque miraculeusement. Elle ne cessait de modifier sa vitesse et sa trajectoire, et les lourds canons trop puissants pour une telle mission peinaient à suivre son chemin chaotique. Lorsque les tuiles et les poutres s'élevaient dans les airs, projetées par les ondes de choc, elle les évitait en ne leur accordant qu'un vague coup d'œil sans ralentir. Et au fur et à mesure de son avancée, l'homme au sommet de sa tour se décomposait progressivement. La voyant déjà à mi-chemin, ses vociférations percèrent à travers le grondement des canons et le fracas des explosions.
- Mais ne soyez pas stupides! Tirez lui dessus tous en même temps! Tous en même temps!
Et c'est ce qu'ils firent tous. La dizaine d'explosions ravagea une telle zone que des toits entiers se retrouvèrent annihilés par l'impact, les pièces abandonnées des étages se retrouvant à nu dans la nuit noire. Et comme ils l'espéraient, la silhouette de la jeune femme avait disparu, pulvérisée par un tel déferlement de puissance. Les projecteurs parcoururent malgré tout l'étendue des toits, inlassablement, jusqu'à ce que l'homme soit enfin rassuré. C'est alors qu'une silhouette sombre sortit de sa cachette pour reprendre sa course silencieuse.
Elle n'était pas stupide, et n'aurait jamais lancé un tel assaut sans un plan pour faire face à leur puissance de feu. Une simple bombe lâchée devant elle pour faire un trou dans le toit avait suffi à la mettre à l'abri. Et si elle ne s'était certainement pas attendue à se retrouver plusieurs étages plus bas en traversant un plancher pourri, cela n'avait en rien effacé sa détermination. L'homme contemplait toujours son vin lorsqu'elle atteignit enfin le haut de la tour. Elle se hissa dans son dos, telle une ombre se projetant sur le mur de la tour, et quand il l'aperçut, tout air s'échappa de ses poumons dans un cri étranglé.
La coupe se brisa sur le sol, et le vin se répandit sur les pierres qui dallaient la tour. Puis la jeune femme retira son foulard, arrachant un nouveau gémissement étranglé à l'homme. Son regard acide le dévisageait avec une certaine nonchalance, et pourtant, la dague accrochée à sa ceinture n'avait pas bougé d'un centimètre.
- Je te l'ai dit et je te le redirai autant de fois que nécessaire. Les canons plasmiques ne sont pas suffisants.
- Comment... comment oses-tu?
La jeune femme haussa les épaules, puis lui jetant le foulard dans les mains, elle lui adressa un grand sourire narquois en passant la porte du donjon.
- Oh allez, papa, tu pourrais au moins reconnaître pour cette fois que j'ai raison!
- Tu... Jeune fille! J'aurais pu te tuer!
- Nan, pas avec ces armes.
L'homme ouvrit et referma la bouche à plusieurs reprises, puis ne trouvant aucun mot pour exprimer sa colère, il s'empressa de suivre sa fille dans le donjon, bien décidé à ne pas la laisser s'en sortir aussi facilement.