Et voilà la suite!
Chapitre 4:Aux premières lueurs de l'aube, Elynorr se leva brusquement.
Quel affreux cauchemar!
Ses mains en tremblaient encore rien que de repenser au visage morbide de son grand-père.
Quel genre de personne avait pu arraché sa seule famille d'une façon aussi cruelle? Cet homme n'était pas seulement son grand-père, c'était également un écrivain de génie capable de crypter ses ouvrages pour faire passer des information importantes... Mais bien sûr!
Avant de retrouver son mystérieux jeune homme rencontré quelques heures plus tôt, elle s'empara d'une vieille bicyclette rouillée posée à côté de la peugeot type 5 bordeaux.
Ouvrir le portail lui donnait envie de pleurer. Et revoir la maison, vide, lui donnait l'impression qu'un trou se formait à la place du cœur. Mais elle devait absolument en avoir le cœur net.
Les inspecteurs avaient prit soin de déplacer le corps et de nettoyer la flaque de sang qui, malgré tout, s'était incrustée dans le parquet.
Il devait certainement y avoir des indices quelque part. Dans les livres peut être? Oui, mais lesquels?!
Elle leva la tête en direction des étagères sur lesquelles se trouvaient des tas de livres aux reliures en cuir, de parchemins déchirés et de dossiers jaunis par le temps.
Mais ça, ça n'était qu'une partie de l'iceberg: sur le sol, plein de papiers volaient à cause des courants d'airs qui s'infiltraient dans les fentes des carreaux. L'assassin avait cassé le verrou pour l'ouvrir.
Comment s'y retrouver dans une telle pagaille?!
Elle verrai ça tout à l'heure. Pour le moment elle devait se rendre au point de rendez-vous.
Chapitre 5:Cannat était sur un banc. Il n'avait pas bougé depuis des heures. L'air frais du matin caressait son visage et ébouriffait ses cheveux.
Il aurait aimé pouvoir sentir à nouveau toutes ces sensations d’antan. Ce temps lui semblait si loin...
Lorsqu'il vit la jeune fille arriver, il avait l'impression de revivre. Comme si cette perpétuelle froideur qui enveloppait son corps et son âme avait disparu.
- Cette journée s'annonce radieuse, vous ne trouvez pas? Elynorr s'assit près de lui, mine joyeuse.
- ...Sans doute. J'ai là quelques informations sur votre grand-père. Il tourna la tête pour contempler la fontaine dont l'eau prenait une teinte orangée avec le soleil levant.
- J'ai également trouvé quelques chose de mon côté. Avant de venir ici, je suis retourné sur les lieux du crime. Et c'est là que j'ai eu un déclic: mon grand-père a certainement dissimulé des informations dans l'un de ces livres ou dans d'autres objets.
- Vous pensez que...Qu'il savait qu'on allait l'assassiner?
- C'est possible. Un jour, alors que je lisais l'un de ses livres, j'ai remarqué que chaque première lettre de chaque ligne composaient des phrases.
- Quelles sortes de phrases?
- Des informations secrètes je suppose. Je n'ai pas tout compris mais ç'avait l'air important.
- Si c'est bien le cas, il est fort probable que quelqu'un l'a découvert et a voulu le faire taire...
- ...
Les yeux bleu-gris de l'adolescente s'embuèrent et une larme coula sur sa joue.
Cannat, confus, s'excusa auprès d'elle et posa son bras autour de ses épaules pour la réconforter.
- Nous trouverons le fin mot de cette histoire sordide. Bien que je ne vous connais pas, j'ai le devoir de vous aider et ce, jusqu'au bout.
Celui-ci se leva ensuite et lui tendit la main.
- Et si nous allons voir ça de plus près?



Arrivés sur les lieux, Elynorr s'empressa de faire une visite guidée à son hôte.
Souriante, elle lui montra la voiture garée dans l'allée, lui ouvrit la porte donnant sur le hall d'entrée; présenta chaque pièces tout en lui racontant quelques uns des souvenirs qu'elle a partagé avec sont défunt grand-père.
La chambre qui servait aussi de bureau était la seule pièce endommagée. La tâche de sang était incrustée dans le parquet en vieux bois. Quelques bouts d'écorce sortaient du sol à cause de la chute.
- Nous y voilà! fit-elle en ramassant un livre qui était sur le passage. Hum...tiens? Je n'avais pas remarqué qu'il y avait des symboles étranges sur la tranche.
- Puis-je?
Le jeune homme examina le livre sous tous ces angles.
- Ce sont des lettres et chiffres grecques. Nous avons là un "A", un trois, un "S" et un huit.
- C'est une pièce de théâtre. Peut être qu'il s'agit de l'acte trois, scène huit?
En feuilletant les pages, ils tombèrent sur ce soi-disant passage.
- "Mon amour, ces horribles inventions nous effrayent! Ah! Elogieuses créatures, ignobles rôdeurs éperdus!"
- Je dois avouer que je n'ai jamais bien compris ce passage-là...
- Ce doit être un code. Voyons... Si je prends la première lettre de chaque mots, ça donne "machine à écrire''. Y a-t-il une machine à écrire dans la maison?
- Oui, dans ce tiroir.
La fameuse machine à écrire se trouvait à présent sur le bureau. Les rayons du soleil faisaient briller le bois d’ébène qui le composait.
- Elle a l'air très ancienne... et usée aussi, conclut-il en fixant le clavier abimé.
- Effectivement! Cette machine a plus d'un siècle, c'est un héritage. Mon grand-père écrivait toujours ses romans avec celle-ci car elle l'inspirait.
- Je vois... Et qu'est-ce?
Un petit bouton se trouvait sur le côté du clavier. En l'enclenchant, le clavier se détacha du reste pour faire place à un fond creux dans lequel un papier jauni et à semi consumé y reposait.
- " Le trésor caché demeura dans les coulisses de la vie".
- Une énigme? J'adore ça! S'enthousiasma Cannat.
Chapitre 6:Le vent soufflait dans les arbres. Sous un saule pleureur qui se trouvait juste en face de la fenêtre brisée, se trouvait une personne dont la curiosité maladive avait fait d'elle le premier suspect de l'enquête...
Cannat, l'ayant remarqué, dévala les escaliers et s'empressa de courir après le voyeur et l'attrappa par le bras. Un homme à l'apparence hautaine avait trébuché par surprise. Son smoking grisâtre était maintenant couvert de boue et de brins d'herbe.
Ses lunettes de soleil et sa veste longue laissait penser qu'il devait s'agir d'un inspecteur ou quelque chose de ce genre.
Il devait avoir la trentaine malgré tous ses cheveux blancs. Il portait un chapeau melon assorti à la veste marron. Il regarda la jeune fille de ses yeux profondément bleus:
- Que fais-tu ici mon enfant? Ce n'est pas un endroit pour jouer.
- Nous sommes retournés sur les lieux du crimes pour recueillir des indices concernant la mort de mon grand-père, expliqua calmement Elynorr.
- "Nous"?... Peu importe. Ainsi c'est donc toi la petite fille de l'écrivain? Ça tombe bien, tu vas pouvoir m'aider.
Il s'interrompit lorsqu'il se rendit compte qu'il ne s'était pas présenté:
- Détective Harvey, pour vous servir. Mais appelles-moi Charles.
Il y avait quelque chose d'étrange dans le regard de cet homme. Cannat était certain qu'il mentait. Qui était-il réellement?
Charles fit signe à la jeune fille de ne pas entrer dans la maison. Soi-disant pour ne pas détruire des preuves compromettantes. Mais ce qu'il ne savait pas, c'était que ce qu'il recherchait n'était plus là.
Le jeune homme suggéra à Elynorr de partir. Mieux valait retourner chez Mme Door avant qu'elle ne s'inquiète.



Victoria était assise sur le rebord d'un petit muret entourant un étang miniature et observa les poissons. Il était bientôt treize heures et pas de nouvelles de son invitée. "Pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé..." pensa-t-elle.
Elle jeta un rapide coup d’œil dans la pièce gardée secrète; pas non plus de présence à l'intérieur.
On frappa à la porte.
- Dieu soit loué! Où donc étais-tu passée? Je me suis fait un sang d'encre! S'affola la vieille dame.
- Je... Je suis parti faire un tour, bafouilla la concernée.
- Oh! Mais... Aurais-tu fait la connaissance du maître des lieux? S'étonna Mme Door.
- De quoi parlez-vous?
- Viens avec moi, je vais tout t'expliquer.
Victoria fit signa à Elynorr d'entrer dans la pièce interdite; celle avec qui elle a fait connaissance avec Cannat.