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 Joyeuses Pâques [TP]

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AuteurMessage
La Lapine Cornue
Divine cerfette et ses lapins multicolores


Balance Messages : 5102
Date d'inscription : 17/05/2014
Localisation : Endormie dans un terrier de lapins.
Humeur : Lapinesque. (ça veut dire paisible et joyeuse)

Joyeuses Pâques [TP] Empty
MessageSujet: Joyeuses Pâques [TP]   Joyeuses Pâques [TP] EmptyVen 25 Juil 2014 - 16:22



Bonjour à tous ! :la:

Bon ceux qui me connaissent ont l'habitude : ça paraît long, mais c'est rapide à lire !
Je me suis vraiment éclatée, j'espère que vous l'aimerez autant que moi Vous y retrouverez mes thèmes de prédilection : la rébellion, la solitude et l'amuûûr, tout ça mélangé avec mon imagination débordante :la:







Au monstre noir à oreilles qui hante mon jardin,
et à toutes les lapines en chocolat que j'ai mangées.


Joyeuses Pâques


Et un jour terrible, un matin de Pâques, on ne trouva pas de chocolats dans les jardins. Les lapins de Pâques s’en étaient allés.
Mais on dit que parfois, en cherchant des champignons en forêt, on peut découvrir des nids ou des terriers garnis d’œufs en chocolat…





             Les cloches sonnèrent, me réveillant en sursaut. Un véritable carillon. C’était la veille du grand jour. Mes voisines se secouèrent les unes après les autres ; le mouvement se propagea dans les parcs de pondeuses, dans toute la caverne. Les lapines secouaient les oreilles et commençaient leur toilette ; les poules gloussaient doucement en clignant leurs yeux fixes. Toutes se préparaient à un nouveau jour de travail intensif.
             Je grinçai des dents, agitant les babines ; puis je me dressai sur les pattes arrières et commençai ma toilette quotidienne. A l’autre bout du terrier, les ramasseurs accomplissaient leur besogne matinale. Ils étaient une dizaine, écumant les rangs de poules et remplissant les paniers, avant de passer aux lapines. Leur ballet me mettait toujours les nerfs en pelote, mais aujourd’hui mon ventre était aussi de la partie. Il se nouait douloureusement, malaxant toute ma honte et mon angoisse. Soudain je me rendis compte que tous mes muscles étaient contractés, et je tentai de me relaxer. En vain.
             Comme tous les matins, notre ramasseur attitré allait passer dans notre rang. Le lapin noir ramasserait d’abord les œufs énormes de Meka, ma voisine de droite, qui clamerait leur qualité excellente. Puis il passerait devant moi pour se charger de ceux de Lino, ma voisine de gauche. Elle aurait du mal à se séparer de ses petits œufs. Chaque matin, c’était le même cirque. Et alors il se tournerait enfin vers moi, et je…
            - Chocolat très noir, 97% de cacao.
            Je sursautai. Il venait d’estimer la qualité des œufs de Meka. Il était juste à ma droite…
            Il eut un clin d’œil pour ma grosse voisine, qui se rengorgea fièrement.
            - Pas les préférés des enfants, mais d’une excellente qualité, ajouta-t-il, avant de me passer devant en quelques bonds, rejoignant Lino.
            Je le suivis des yeux, faisant le dos rond. J’avais l’impression que mes intestins s’enroulaient en tentant de s’étrangler mutuellement. Pourtant, j’avais l’habitude de la honte. Mais aujourd’hui était la dernière journée de travail avant Pâques. Et je n’avais toujours rien à donner…
            - Chocolat blanc ou au lait, fourré à la praline, dit-il encore de sa voix vive.
            Lino chercha mon regard en posant une patte sur les cinq petits œufs. Je secouai doucement la tête, comme chaque matin.
            - Ecoute, Asmar, cela fait une année que je ponds chaque matin… et… que je te les donne… Pour une fois, ne pourrais-je pas…
            - Lino, soupira le lapin. Tu es une pondeuse, pas une éleveuse. Quand bien même tu les couverais des années, tes œufs ne pourraient pas éclore. Je suis désolé.
            - ça, c’est ce que tu me dis, se rebella-t-elle. Je ne vois pas pourquoi… Les éleveuses ne sont pas différentes de nous…
            - Remets-tu ma parole en cause ? intervint-t-il d’une voix tranchante, radicalement différente.
            - Je… (Elle détourna les yeux.) Non. Prends-les…
            Il se radoucit. Je ne compris jamais pourquoi elle ne résistait pas plus. Elle devait pourtant peser le double du poids du ramasseur.
            - Merci, sourit-il. Les enfants adorent tes œufs, Lino.
            Ça c’était notre lapin noir. Une main de fer dans un gant de velours...
            C’était le moment fatidique. Comme chaque matin, il hésita un instant, grinça des dents ; ses longues moustaches tressaillirent. En trois petits bonds,  Asmar fut devant moi. Je serrai les dents lorsqu’il planta son regard dans le mien. Il avait des yeux ambrés. Des oreilles immenses qui avaient l’air aussi douces que du velours. Un pelage noir brillant, comme poudré d’étoiles. Des pattes fortes et élancées.
           - Eko ?
           Je vis dans son regard qu’il savait déjà.
           - Rien, murmurais-je.
           Il hocha doucement la tête.
           - Toujours rien, ajoutai-je, remuant le couteau dans la plaie.
           Il jeta des coups d’œil à gauche et à droite, surveillant la progression des autres ramasseurs.
           - Je suis sûr que tu peux le faire, Eko.
           Je ne répondis pas.
           - Courage, me dit-il comme chaque matin et chaque soir.
           Je grinçai des dents, et il ne tarda pas à se joindre à moi. L’image de nous deux en train de se regarder en chiens de faïence, les babines tressaillantes, m’aurait sans doute faite rire si je n’avais pas été si mal à l’aise.
           - Ne perds pas espoir, dit-il finalement.
           Puis il fit volte-face, se saisit du panier et disparut en quelques bonds, se fondant dans la masse chocolatée des poules d’en face.
           - Mais Pâques, c’est demain, murmurais-je.
           A côté de moi, Lino voulut me réconforter, mais je lui tournai le dos.
           - Ne perds pas espoir, ne perds pas espoir, grognai-je entre deux grignotements nerveux. Facile à dire.
           Je savais ce que j’étais. Et je savais ce que je n’étais pas. J’étais une lapine de plus d’un an, d’excellente qualité. Chocolat très noir pour les pattes - 95% de cacao. Au lait et aux noisettes pour le corps. Oreilles en chocolat blanc. Les ramasseurs avaient attendu beaucoup de moi. Ils n’attendaient plus rien désormais... Je n’étais pas une pondeuse. Je ne servais à rien… Je ne valais même pas les pastilles de chocolat qu’on me distribuait matin et soir.
           Je me recroquevillai, faisant le dos rond, concentrée sur mon ventre. Espérant ressentir ce petit quelque chose, cette « impression persistante qu’un œuf se construit à l’intérieur », comme disait Meka, la spécialiste de la ponte.
           J’attendis ainsi plusieurs heures. Je crois même que je m’assoupis sans m’en rendre compte. Lorsque j’émergeai de ma somnolence, Asmar était à nouveau devant moi. Je bondis de surprise, soudain tout à fait réveillée. Immobile, les oreilles tournées vers moi, il attendait.
           - Quoi ? Déjà le soir ? Ce n’est pas possible, bredouillai-je.
           Son regard sévère me détailla, des pattes jusqu’aux oreilles. Puis l‘inverse. Insoutenable ! Je baissai les yeux.
           - Dois-je en déduire que tu n’as toujours pas pondu ?
           Sa voix était anormalement menaçante, bien loin de son habituel enjouement. Les nœuds dans mon ventre recommencèrent à se tordre.
           - Ce n’est pas ma faute !
           - Le problème n’est pas là, Eko. Tu es l’un des meilleurs éléments de la lignée de Milka. Nous avions placé beaucoup d’espoirs en toi. Tu auras bientôt un an. (Il jeta un coup d’œil à Meka, puis Lino, qui nous observaient d‘un œil inquiet.) Les lapines de ton âge ont déjà pondu en moyenne trois-cent-vingt-sept œufs chacune. Et tu stagnes à… rien.
           - Je suis désolée, mais je ne… ça ne vient pas. Ce n’est pas dans mes capacités.
           - Je ne demanderai pas mieux que de te laisser une autre année, dit-il doucement. Mais ce n’est pas moi qui décide, Eko.
           Cela faisait plusieurs minutes - depuis qu’il était là, en fait - que je grignotais nerveusement, sans pouvoir m’arrêter.
           - Et alors, qu’est-ce qu’il va se passer ?
           Je voulais surtout dire : que va-t-on faire de moi ? Il le comprit.
           - Je vais aller parler de ton cas au conseil. Je ferai de mon mieux, mais ne t’attends pas à un miracle. Les chefs ne sont pas des adeptes de l’indulgence.
           Sur ces paroles rassurantes, il frappa le sol d’une de ses longues pattes, et partit en bondissant, aussi rapide qu‘une flèche. Distraitement, je me demandais si je serais capable d’égaler sa vélocité. Probablement pas. Le lapin noir était l’un des meilleurs éléments des équipes quotidiennes de ramasseurs. Mais il faisait également partie de l’élite qui distribuait les œufs le jour de Pâques. Et apparemment, l’un de ceux qui en cachaient le plus en un temps record. Les ragots - ils étaient nombreux à circuler dans les rangs des pondeuses - m’avaient appris que les lapins du niveau d’Asmar passaient une partie de la journée et de la nuit à la surface. Ils s’entraînaient à la course, battaient leurs records de vitesse et d’agilité ; débusquaient des œufs, les cachaient à nouveau, et se défiaient mutuellement. Nous ne pouvions que rêver de telles activités. Notre chocolat était fragile. Nous devions rester terrées dans la caverne, parquées côte à côte. Nos seuls jeux étaient des jeux d’esprit, des devinettes, des contes, et bien sûr, les inestimables ragots qui nous permettaient de passer le temps. Jamais je n’avais fait plus de trois bonds d’affilée. Je ne savais même pas à quoi pouvait bien ressembler l’herbe, les arbres, ou le ciel.
            Bien vite, le chaos bruyant de la caverne se mua en doux silence, traversé de chuchotis légers, peuplé de ces petits bruits que produisent les poules et les lapines en dormant. J’avais rarement du mal à m’endormir dans cette atmosphère paisible. Mais ce soir-là, je ne parvins pas à fermer l’œil. J‘aurais pu me glisser dans le trou béant de mon terrier derrière moi, comme Meka et Lino. Me blottir dans la terre chaude et sèche, et oublier Asmar et ses statistiques de ponte. Mais j’attendais le retour du lapin noir, tout en le refusant de tout mon être. Je voulais le haïr, mais cela m’était impossible. Difficile de s’en prendre à un tel modèle d’élégance et de galanterie…
            - Eko.
            - Ah !
            J’eus un sursaut qui me laissa pantelante, le cœur au bord de l’implosion. Dire que je commençais tout juste à m’endormir…
             - Je ne voulais pas te faire peur, sourit-il.
             J’aurais voulu croire en ce sourire, j’aurais voulu pouvoir placer ma confiance dans le lapin noir. Mais je savais depuis longtemps qu’il était tout à fait capable d’annoncer les pires nouvelles avec une gentillesse égale. La main de fer dans le gant de velours, il ne fallait pas que je l’oublie. Asmar était un lapin de Pâques aussi sympathique que séduisant ; mais comme tous les autres, il obéissait au conseil.
             - Alors ? dis-je simplement, le ventre de nouveau serré.
             - Je suis désolé.
             Je me redressai. Mon cœur martelait mes côtes de chocolat comme s’il allait les faire éclater. Les oreilles pleines de ce bruit sourd, je faillis ne pas l’entendre.
             - Suis-moi, s’il te plaît.
             Je restai tétanisée. Mon regard revenait sans cesse sur les terriers de mes deux amies ; deux trous béants. Comme ceux de toutes les lapines. Les poules sommeillaient sur leur perchoir, mais elles étaient stupides. J’aurais pu crier. Meka et Lino auraient pu sortir en trombe, se jeter sur le lapin noir. Le rapport de force aurait été inversé. Les lapines en chocolat auraient pris le pouvoir des lapins de Pâques.
             Je clignai des yeux et sortis de mon parc, enjambant le bourrelet de terre battue, qui me parut soudain être la limite de tout mon monde. Le lapin noir me surveillait. Il se dressa un bref instant sur les pattes arrières et ausculta la caverne de ses yeux vifs.
             - Allons-y.
             Je le suivis en bondissant, guère habituée à tant de liberté. Je voyais bien qu’il devait se contraindre à ralentir pour que je puisse le suivre.
             - Où allons-nous ? lançai-je, déjà toute essoufflée.
             Il tourna à l’angle de la rangée de poules, jusqu’à atteindre la paroi de la caverne. Lorsque je le rejoignis, il était assis à côté d’un trou et se nettoyait tranquillement les orteils.
             J’aurais voulu le mordre, qu’il cesse un peu de se pavaner dans son pelage noir, tellement à l’aise sur ses pattes de chair et d’os… Il reposa son pied, agita les babines et me lança d’un ton étrange :
             - A la surface.

             Nous nous tortillâmes longtemps dans le boyau obscur, qui sentait l’humidité, la poussière et le lapin en sueur. Lorsqu’enfin nous nous retrouvâmes à l’air libre, je poussai un grognement, avant d’éternuer plusieurs fois. Le chocolat de mon dos comportait désormais plusieurs rayures.
             - Excuse-moi, sourit-il d’un air contrit. Ce tunnel n’est pas conçu pour les pondeuses.
             - Cela tombe bien, je n’en suis pas une, rétorquai-je d’un ton revêche.
             Je voulais qu’il arrête de se montrer aussi poli, de s‘excuser à tout bout de champ. Non seulement cela n’augurait rien de bon pour la suite, mais cela m’empêchait de le détester. Comme s’il n’avait pas voulu tout cela, comme s’il était de mon côté.
             - Je parlais du chocolat, dit-il d’un ton léger.
             Il effleura mon front - lait et noisettes - du bout d’une oreille, et je fis un bond en avant.
             - Bon, qu’est-ce que tu comptes faire de moi ?
             Il perdit immédiatement son assurance tranquille, et je sentis une pointe de fierté poindre en moi.
             - Ecoute-moi bien, dit-il en plantant ses yeux ambrés dans les miens. Contrairement à ce que pensent les pondeuses, il n’y a pas que les œufs que nous distribuons à la surface le jour de Pâques. Les enfants apprécient toutes sortes de chocolats.
             Je ne compris pas, au début. J’étais trop concentrée sur mes narines, qui humaient désormais des dizaines de nouvelles senteurs : la verte fraîcheur de la rosée sur l’herbe, la douceur de la terre meuble et humide, la délicatesse des jeunes fleurs qui parsemaient le sol.
             - Eko !
             Je me tournai vers lui, et eut un mouvement de recul en découvrant ses traits crispés. Le grand Asmar perdait de sa superbe…
             - Plus que les œufs, les enfants apprécient les poules et les lapines en chocolat.
             Je mis quelques secondes à répondre.
             - Quoi ?
             - Tu ne t’es jamais rendue compte que la veille de Pâques, certaines lapines, certaines poules disparaissaient ?
             J’en eus le souffle coupé. Les nœuds dans mon ventre se reformèrent, s’emmêlèrent avec l’énergie du désespoir.
             - Vous… Nous… Les pondeuses…
             - Les lapins de Pâques ont des quotas de chocolat à respecter, Eko, dit-il doucement. Chaque année, il nous faut sacrifier les plus mauvaises pondeuses.
             Il fit volte-face et s’enfonça dans un buisson. Il m’aurait été facile de m’échapper à cet instant, de laisser derrière moi les lapins de Pâques, leurs statistiques et leurs machinations. Peut-être même était-ce ce qu’espérait Asmar. Peut-être aurait-il voulu être de mon côté…
             Mais je ne pouvais pas partir maintenant,. Pas alors que mon monde venait de s’écrouler, et que le lapin noir était le seul lien qui me retenait aux miens. Alors je bondis à sa suite, pénétrai difficilement entre les branches pointues et me plantai à son côté.
             - Et donc vous nous livrez. Ça ne vous suffit pas de prendre les œufs ? Chaque année, des lapines se font bouffer par des enfants !
             Avant que j’aie pu réagir, il me passa quelque chose autour du cou. J’aurais voulu voir de quoi il s’agissait, mais je ne pouvais pas bouger. Les muscles de ma nuque étaient bloqués. Je me découvris même incapable de rouler les yeux.
             Devant moi, Asmar me montra quelques petits colliers en papier crépon, auxquels étaient accrochés des grelots dorés. Il y en avait des verts, des bleus et des rouges. Il les reposa dans un petit panier d’osier que je n‘avais pas vu, dissimulé derrière une racine. Le panier contenait des œufs en chocolat.
             - Je suis désolé, Eko, murmura-t-il. Mais je ne peux faire d’exception pour personne, pas même pour toi.
             Il prit l’anse du panier entre les dents, m’adressa un dernier regard imperturbable. Sa voix reprit ses accents enjoués.
             - Au fait. On dit souvent que le chocolat est fragile, mais c’est faux… Il peut devenir aussi tranchant que l’acier, lorsqu’on croit en lui.
             Il disparut en bondissant, dans les tintinnabulements des grelots. Je ne pus m’empêcher de songer que s’il avait ajouté une petit remarque gentillette comme à son habitude, du genre « Les enfants vont t’adorer », j’aurais probablement éclaté de rage.


             Lorsque le petit garçon me découvrit coincée sous mes branches d’arbuste, et qu’il me prit dans ses bras - moi toujours figée dans mon chocolat -, j’eus l’impression que mon cœur allait exploser de peur. Il rentra chez lui en gambadant, me vrillant les oreilles de ses cris, me secouant de haut en bas pour entendre mon grelot sonner, me caressant le dos de ses doigts sales que j‘aurais voulu mordre. Je n’eus même pas le loisir de contempler le bleu du ciel plus de quelques instants. Une fois dans sa maison, je crus mourir de terreur lorsqu’il m’approcha de son visage et m’ausculta de ses gros yeux. Mais il finit par me reposer dans un panier sur une table, au milieu d’œufs en chocolat. J’étais une statue, au cœur épuisé à force de marteler ses côtes, hurlant toute son angoisse en silence. Allais-je vraiment être… mangée ?
             Peut-être ces petits œufs pralinés sous mes pattes étaient-ils ceux de Lino, ceux pour lesquels elle avait voulu se battre, ceux qu’elle aurait voulu couver. Et ce gros œuf de chocolat très noir, était-ce celui de Meka ? Ou d’une autre grosse lapine qui, depuis longtemps, avait elle aussi laissé la routine remplacer l’espoir ?
             L’enfant ne tarda pas à revenir. Les petits œufs disparurent soudain de ma vue ; et levant le regard avec difficulté, je vis le sale mioche en train de se goinfrer, les dents noires de chocolat. J’aurais voulu hurler. Lorsque soudain, je sentis ses doigts caresser ma colonne vertébrale… Je me hérissais mentalement. J’avais la fausse impression qu’en tirant suffisamment sur mes muscles, la chape de plomb qui me recouvrait allait se déchirer, et que j’allais pouvoir fuir de toute la force de mes pattes.
             Je m’élevai au dessus de la table ; si j’avais pu ouvrir la bouche, tous les serpents immondes qui me contractaient le ventre auraient peut-être dégouliné à terre…
             Il me… lécha l’oreille ? Une vague de dégoût me submergea. C’était répugnant. J’aurais voulu mourir, ou me réfugier dans ma tête. Tout plutôt que ça.
             Crac.
             Mes nerfs hurlèrent, mes pensées aussi, mon crâne parut éclater ; et puis soudain, plus rien. Le vide. Je sentais confusément que je n’étais pas complète, que quelque chose manquait. Un courant d’air me chatouillait le tympan droit. L’enfant me reposa sur la table avec un petit choc. Puis il s’éloigna, guilleret, et je vis une oreille en chocolat blanc qui dépassait de sa bouche.
Je crois bien que je m’évanouis.



            Lorsque l’enfant revint - à peine quelques heures après -, je pensais être prête. Mais je découvris qu’il était rigoureusement impossible d’affronter une telle peur malsaine. Mes yeux étaient brûlants de larmes, mais j’étais incapable de pleurer.
            Comment as-tu pu me faire ça, maudit lapin noir…

             Le sale mioche gazouilla de plaisir, me porta devant ses yeux. Il eut un petit cri ravi, agita mon grelot de bout du doigt. Puis il me reposa sur la table - mon cœur eut un raté - et, d’un coup sec, me retira le collier de papier crépon. Il se le passa autour du poignet et partit en gambadant, trois œufs à la main.
             Les sensations revinrent lentement dans mes muscles. Des fourmis montaient dans mes pattes, renforçant ma fébrilité, me donnant envie de piétiner ; je fis craquer les vertèbres de ma nuque et secouai les oreilles. Les sons m’apparaissaient déformés du côté droit. Je tournai la tête plusieurs fois en essayant de comprendre, avant de me rappeler l’oreille manquante avec un coup au cœur. J’avais l’affreux réflexe de la chercher à tout instant, de vouloir la toucher, la ressentir ; je n’arrivais plus à oublier ce vide dérangeant.
             A présent libérée, je longeai le rebord de la table. Trop haut, beaucoup trop haut pour une petite lapine en chocolat. Je remarquai en plus que mes pattes de devant étaient déjà légèrement fissurées - j’avais payé cher la galopade à la suite du lapin noir. Ma haine à son égard n’en devint que plus puissante. Quant au petit garçon, je crois que j’aurais voulu qu’il arrive à cet instant, qu’il me prenne encore dans ses mains. Que je puisse planter mes incisives tranchantes dans sa chair rose de petit cochon, que je puisse lui faire mal comme j’avais souffert lorsqu’il m’avait mutilée.
             Mais il ne vint pas, et, à la fois soulagée et profondément frustrée, je parvins à descendre de la table en bondissant sur une des chaises. Je craignais pour mes pattes. J’avais l’impression d’entendre de petits craquements à chaque bond. J’arpentai longuement le sol carrelé, à petites foulées délicates. Il me fallait absolument sortir de ce guêpier.
             Les issues étaient toutes fermées. J’étais minuscule, fragile et la plante de mes pattes commençait à me lancer douloureusement après ce va-et-vient. Je n’en pouvais plus. La brusque montée d’espoir et de colère avait laissé place à un grand épuisement. Je n’étais capable de rien. J’étais trop faible. Je n’étais qu’une lapine de Pâques amputée d‘une précieuse oreille, complètement perdue, et rejetée par les siens.
             Je réussis tant bien que mal à me hisser à une fenêtre, bondissant et rebondissant sur une étagère. Le nez pressé contre la vitre glacée, je regardai le ciel. J’aurais voulu goûter son bleu de velours du bout de la langue, et les nuages cotonneux et sucrés, comme du chocolat blanc, me tentaient douloureusement. Depuis combien de temps n’avais-je pas mangé ?
             Je m’endormis ainsi, le nez contre la vitre et les babines frémissantes.


             Des bruits me réveillèrent. J’eus un sursaut et refit connaissance avec la sensation fantôme de mon oreille droite. J’observai un instant la trace de chocolat qu’avait laissé mon nez sur la vitre. Puis je me retournai doucement.
             Le sale mioche me cherchait. Il soulevait les œufs sans précautions, les faisant rouler sur la table. Le grelot doré carillonnait doucement à son poignet. Ce son m’électrisa.
             Plus jamais !
             Fébrile, je cherchais des yeux une cachette, une échappatoire, n’importe quoi. Lorsque soudain mon regard fut attiré par du mouvement, à l’extérieur…. De l’autre côté de la vitre.

             Le lapin noir.

             Je me figeai.
             Il faisait sa toilette, nonchalamment assis sur le gravier de l’allée. Sa journée de travail était apparemment terminée.
             J’étais plus tendue qu’un élastique.
             Comme s’il avait senti ma haine glacée, il leva la tête, et nos regards se croisèrent.
             Un bruit soudain me fit bondir, et, pressée contre la vitre, je me rendis compte que l’enfant m’avait vue…
             Que faire, où aller ? J’oscillai comme une girouette, tentant désespérément de trouver quelque chose. Je préférais encore me jeter du haut de l’étagère, me briser sur le carrelage froid, plutôt que finir entre les mains de l’enfant, et être lentement morcelée. Dévorée vivante.
             Soudain, les choses se passèrent très vite.
             La main de l’enfant se posa sur mon dos.
             Je fis volte-face en un bond et lui plantai mes incisives dans la main, à la jointure entre deux doigts. Je mordis jusqu’au sang, refusant de lâcher prise, laissant s‘exprimer mon instinct. Oubliant le chocolat qui me constituait.
             Il poussa un cri strident et secoua la main ; j’en profitai pour reprendre pied sur l’étagère.
             Dans l’allée, de l’autre côté de la vitre, le lapin noir répondit à mon regard, et haussa les sourcils.

             On dit souvent que le chocolat est fragile, mais c’est faux… Il peut devenir aussi tranchant que l’acier, lorsqu’on croit en lui.


             En une fraction de secondes, je pris ma décision.
             La vitre explosa lorsque je libérai toute la tension qui me contractait les muscles, me fournissant une énergie incroyable. La peur se changea en une force que je n’aurais jamais soupçonnée, et un bref instant, suspendue entre ciel et terre, le corps étiré au maximum, les éclats de verre étincelant autour de moi, j’eus l’impression fugace de m’être changée en une créature de chair et d’os, une créature libre et puissante.
             L’atterrissage fut brutal, et en un clin d’œil la sensation étrange disparut. Je retrouvai les fissures de mon chocolat et les bris de verre plantés dans mes flancs. Je titubai ; il me semblait que mes pattes allaient se briser en mille morceaux, comme la vitre que je venais de transpercer. Je poussai un grognement en faisant l’état des lieux.
             - Je te l’avais dit ! lança Asmar d’un ton joyeux.
             Ma fierté se mua instantanément en une colère terrible ; mon cœur eut un sursaut.
             - Toi ! Espèce de sale… de sale… dis-je en m’étouffant à moitié.
            J’étais incapable de m’exprimer clairement ; et je me demandais si le poids qui obstruait ma gorge était dû à la haine ou à autre chose. En trois bonds il était près de moi. Beaucoup trop près que ce qu’il aurait dû, s’il avait été prudent, s’il avait culpabilisé un minimum, ou juste par respect pour moi. Mais le lapin noir n’avait peur de rien, la honte ne l’atteignait pas, et il pouvait tout se permettre.
             - Je te… Je…
             - Eko, dit-il doucement. J’ai trafiqué le collier, pour qu’il reste lâche sur ton cou et puisse être retiré.
             - Tu imagines peut-être que je vais te remercier ! suffoquai-je, avant de prendre conscience de ce qu’il venait de dire.
             - Normalement, les colliers doivent être serrés au maximum, continua-t-il d’une voix ferme. Ainsi, les enfants ne peuvent les enlever que lorsque la tête est déjà mangée. Ce qui règle la question de la fuite.
             La nausée me prit en imaginant la scène.
             - Arrête ! braillais-je. Mais arrête ! Tu te rends compte que… Tu parles des tiens, pas d’un objet ! Tu parles ainsi des lapines que tu as menées à la mort ! Qui se sont faites… mangées… vivantes… morceaux par… morceaux…
             - Je sais, murmura-t-il. C’est absurde.
             Il me serra contre lui et posa son menton sur mon front. Voilà tout ce qu’il trouvait à dire ? Je voulus hurler mon mépris, l‘énucléer, lui faire bouffer ses oreilles douces. Mais c’est à cet instant-là que les larmes me noyèrent enfin les yeux. Je me mis à renifler, grogner, essayant de retenir mes sanglots, m’étouffant à moitié. Je bavais certainement aussi. Sans cesse revenait la vision de l’enfant et son affreux sourire, mon oreille droite entre ses dents.
             - Eko, si…
             Je n’avais jamais vu ni entendu le lapin noir hésiter, et je camouflai ma surprise dans un hoquet baveux. Puisque salir et engluer son beau pelage était la seule vengeance possible, je m’y adonnais avec fureur.
             - Si j’avais su quoi faire, je l’aurais fait. Pour éviter cette catastrophe.
             Salaud. Je me mouchais dans les poils de son poitrail. Prends ça !
             - Mais je trouvais cela injuste, continua-t-il sans réagir. Je voulais te sauver, mais cela n’aurait pas été respectueux de… toutes les autres.
             Je commençais enfin à m’assécher. Je n’aurais bientôt plus de morve et de larmes à essuyer sur lui. Ne perdait-il donc jamais son sang-froid ? Ses mots me frappèrent, à retardement.
             - Tu le fais exprès, là, hein ? reniflai-je. Injuste ? Tu ne crois pas qu’elles auraient apprécié que tu te repentes un minimum ?
             Il médita quelques instants.
             - Je t’ai laissé exactement les mêmes chances qu’aux autres. Je truque tous les colliers depuis que je participe à la distribution de Pâques.
             - Oh, merveilleux, râlais-je. Elles avaient peut-être une chance de plus de survivre.
             Il ne dit rien. Je reniflai profondément et me décollai de lui.
             - Tu es vraiment incapable de choisir ton camp, assénai-je avec mépris.
             C’était enfin à moi de le critiquer. J’en retirai une joie mauvaise. Mais contre toute attente, il sourit. Puis il se pencha, et avant que je puisse réagir, il goûta l’une de mes larmes du bout de la langue. Je fis un bond en arrière.
             - Qu’est-ce que tu fais encore ! tempêtai-je.
             - Caramel, affirma-t-il. Tes œufs auraient été extraordinaires.
             C’était ce qu’il ne fallait pas dire. La colère refit surface en moi.
             - Et maintenant, lapin noir, qu’est-ce que tu vas bien pouvoir faire, hein ? Me ramener à la caverne pour faire plaisir à tes supérieurs ? Si c’est le cas, je te rappelles que cela n’a servi à rien de me sauver si c’est pour me ramener au bercail. Il y aurait encore une année sans œufs, à sentir monter l’angoisse…
             - Eko.
             - Et puis à Pâques prochain, dans un an jour pour jour, ce sera le même cirque.
             - Eko…
             - Quoi que, peut-être que c’est le seul compromis que tu as trouvé ? Me garder en vie, sacrifier juste un bout de moi, chaque année - aujourd’hui une oreille, puis la seconde, peut-être même une patte ?
             - Eko, écoute-moi, je te prie.
             Je me tus. Parce que je n’avais plus rien à dire ; pas parce que je voulais l’entendre.
             - J’ai effectivement pensé à cette solution. Mais ce serait inutilement cruel, et complètement absurde. (Je ricanai.) Je pense plutôt… te laisser libre.
             - Rien que ça ? répliquai-je pour cacher ma surprise.
             Il partit en bondissant sans répondre ; je le suivis, des points d‘interrogation plein la tête. Nous contournâmes cette maudite maison et nous enfonçâmes dans le jardin.
             - Alors ? haletai-je. Tu m’expliques ?
             Je me rendis compte que j’en avais assez de dépendre de lui.
             - Pourquoi tu ne me laisserais pas le choix, pour une fois ? me rebellai-je. C’est si dur que ça de me considérer comme…
             - Nous y voilà, dit-il en s’arrêtant, pas même essoufflé.
             A nos pattes s’ouvrait la bouche béante du tunnel qui menait à la caverne.
             - Eko, je ne demanderai pas mieux que de te laisser choisir. Le problème,  c’est qu ‘il n’y a guère d’options. La première, tu l’as devinée toi-même et directement refusée, comme je m’y attendais. La deuxième aurait pu être de te remettre un collier et de te ramener à cette maison (je me hérissai), mais il n’en est pas question. Il va falloir que tu réussisses à vivre dans la nature. Seule.
             - Pourquoi seule ? dis-je d’un ton de défi.
             Je me demandais s’il comprendrait la question implicite. La réponse fut oui.
             - Je ne viens pas avec toi, Eko, dit-il doucement. Peut-être le pourrais-je un jour. Lorsque la réserve sera suffisante.
             - La réserve ?
             - La réserve d’œufs en chocolat. Tu vas avoir besoin d’un lapin de Pâques pour t’en procurer.
             - Je ne comprends pas.
             - Tu ne t’es pas demandée comment tu allais pouvoir te nourrir, en pleine nature ?
             J’eus un sursaut de dégoût.
             - Tu n’imagines quand même pas que je vais me nourrir des œufs volés à mes camarades ?
             - Réfléchis, dit-il d’un air sévère. A ton avis, d’où proviennent les pastilles de chocolat dont vous êtes nourries matin et soir ?
             J’eus un frisson en comprenant enfin.
             - C’est… diabolique.
             - C’est ta seule chance. Chaque matin je déposerai ici (il jeta un coup d’œil à l’arbuste non loin) un panier avec quelques œufs, pour toi. Je peux en dérober facilement pendant nos opérations de ramassage.
             - D’accord, dis-je en surmontant ma répulsion. Puisqu’il le faut.
             - Une dernière chose. Ne sors pas la nuit. Trouve-toi un trou entre les racines d’un arbre, et n’en bouge pas. Sinon, tu risques de te faire repérer par des lapins de Pâques, pendant nos courses nocturnes. En revanche, la journée, tu peux vagabonder librement. Nous restons à la caverne pour classer et décompter les œufs.
             - Et calculer des statistiques, je sais, complétai-je. Peuh.
             Un grand découragement m’envahit. Je n’avais passé qu’une journée à la surface, j’étais déjà épuisée, et je n’en étais même pas sortie entière…
             Il eut un sourire.
             - Ne te décourage pas. Tu peux le faire, je le sais.
             - Mes pattes sont déjà fissurées, maugréai-je. Je suis en chocolat, Asmar. Je n’ai aucune chance de passer l’été.
             Un sentiment de liberté se levait pourtant en moi, faisant naître une sensation de bonheur, comme j’en avais rarement éprouvé au cours de ma courte vie.
             - Je savais que toute la peur et la rage que tu avais accumulées allaient ressortir un jour ou l’autre, assura-t-il. J’espérais juste que tu saurais utiliser cette force. Tu ne m’as pas déçu, Eko.
             Il se pencha vers moi.
             - N’oublie jamais ce que je t’ai dit. Le chocolat peut devenir aussi fort que l’acier. C’est une question de volonté.
             Pouvais-je réellement vivre comme un animal de chair et d’os ? Laissant derrière moi la caverne paisible, les ramasseurs enjoués… et mes deux amies immobiles dans leurs parcs ? Mes pensées effleurèrent Meka et sa tranquillité maternelle, Lino et ses œufs chéris. Pouvais-je les laisser vieillir au fond de leur trou ?
             - Ouais, ouais, râlai-je enfin. Disparais, sale trouillard. Avant que je te mange les oreilles.
             Il éclata de rire, guère déstabilisé par l’insulte - pourtant fondée.
             - Bonne chance, Eko. Nous nous reverrons.
             Nous échangeâmes un regard. Puis il fit volte-face et plongea dans le trou béant.
             Dans un an, jour pour jour, quand les cloches sonneraient le matin de Pâques, quand les lapins sortiraient à la surface, je m’y engouffrerais à mon tour. Si je survivais jusque-là, cela prouverait que la liberté était possible. Je me battrais pour libérer les pondeuses. Je trouverais le courage qui manquait à Asmar. Mais en attendant, j’avais un monde à découvrir.
             Je souris, avec un peu de retard. Mes larmes avaient laissé un plastron doré au lapin noir.
F i n .




Complément :
 

------------------------------------------------------------------------------------------------
Je sais ce que je suis. Et je sais ce que je ne suis pas.

Je suis un chaos de rêves et de couleurs,
je suis un Cerf divin chimérique,
je suis une lapine en chocolat aux larmes caramel.
Et toi, qui es-tu ?

Fais un pas vers moi, j'en ferai un vers toi. Et peut-être un jour serons-nous face à face...

***
Cap' d'aller lire ?

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MessageSujet: Re: Joyeuses Pâques [TP]   Joyeuses Pâques [TP] EmptySam 26 Juil 2014 - 11:29

Mais... :( Aucun avis ? :(

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Je sais ce que je suis. Et je sais ce que je ne suis pas.

Je suis un chaos de rêves et de couleurs,
je suis un Cerf divin chimérique,
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Et toi, qui es-tu ?

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Tom



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MessageSujet: Re: Joyeuses Pâques [TP]   Joyeuses Pâques [TP] EmptySam 26 Juil 2014 - 11:57

Le seul commentaire constructif que je peux te fournir c'est : chocolaat :la:

En vrai c'est effectivement une nouvelle dans le pur style Cornedorien, légère, fluide et fort sympathique. Le scénario est original (mais comment as-tu eu cette idée ?!) et j'adore le lapin noir :)
ça fait du bien à lire ~
Voilà :la:

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Le mouton oui ou non a-t-il mangé la fleur ?

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Amelgone



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MessageSujet: Re: Joyeuses Pâques [TP]   Joyeuses Pâques [TP] EmptyDim 27 Juil 2014 - 20:32

Waaah ! J'ai adoré, surtout pour l'histoire. Et tu as raison : ton texte est long mais se lit vite, on ne se lasse pas. C'est génial !

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"Matt Lauer lui avait demandé si des enfants étaient morts dans la Zone, elle avait répondu : "Des tas. C'est pas Disneyland par ici !" Michael Grant, Gone.

"Je suis tombée amoureuse pendant qu'il lisait, comme on s'endort : d'abord doucement et puis tout d'un coup" John Green, Nos étoiles contraires

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MessageSujet: Re: Joyeuses Pâques [TP]   Joyeuses Pâques [TP] EmptyMer 30 Juil 2014 - 19:35

Il était long !
Mais effectivement la lecture était fluide. Et l'histoire...    J'adore tes histoires  :la: . Elle est géniale !   Du coup, je m'attendais pas à une fin comme ça é_è je voulais voir ce qu'elle allait devenir.
Mais bravo ! Tu a su m'emporter dans un ailleurs fantastique. *-* Et quelle brillante idée ! Tu en as de l'originalité, qui d'autres que toi aurais écris une histoire sur les lapins en chocolat, les oeufs et les lapins de Pâques ?  :] 

PS : Tsais qu'Asmar c'est aussi le nom d'un de mes perso (de la nouvelle que j'fais là) ? :p

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"Libre est la race des poètes" Démosthène.





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Meredith Epiolari



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MessageSujet: Re: Joyeuses Pâques [TP]   Joyeuses Pâques [TP] EmptyMer 30 Juil 2014 - 20:36

J'ai pouffé de rire au début en imaginant ton Asmar en séducteur parcourant les jardins pour y cacher des oeufs ^^
Cette nouvelle est vraiment géniale, parfaitement surprenante et pourtant super bien maîtrisée. On s'étonne à chaque révélation de cette diabolique machination et on se demande : "Mais où elle est allée cherchée tout ça ?".
Bizarrement, ce qui m'a fait tiquer, c'est d'imaginer un lapine pondre des oeufs ^^ Mais ça m'a pas dérangée longtemps Wink 
Enfin j'adore, elle sont nourries avec ce qui aurait pu être leur progéniture, c'est... trop mignon Twisted Evil 
Et puis le coup du collier pour empêcher toute fuite ! :la:
En plus il est très bien écrit au-delà même de l'histoire, le récit est bien construit et les mots sont bien choisis :) 
Et puis c'est dédié à toutes les lapines que tu as dévorées sale monstre ! :la: 
Ce sera mon texte préféré si tu mets la suite !  (je ne mangerai plus jamais de chocolat par contre x) )


Dernière édition par Meredith Epiolari le Ven 22 Aoû 2014 - 15:52, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Joyeuses Pâques [TP]   Joyeuses Pâques [TP] EmptyVen 22 Aoû 2014 - 15:46

Oh là là, des cooooms !! :la: :la:


Tom : merkii pour ce super commentaire contructif, t'es trop gentille

Amelgone : Merkii aussi (notamment pour confirmer que c'est long mais pas ennuyeux :la:)

Yo : Contente que ça t'ai plu ^^ (parfois mon imagination m'étonne moi-même O__o) et oui, je sais je l'ai nommé comme ça parce que mon propre lapin noir s'appelle Asmar :la:

Rimi : Je sais pas trop où je suis allée chercher tout ça, effectivement ^^" Je suis partie de l'idée de base "lapins de Pâques en chocolat", et après j'ai inventé au fur et à mesure C'est trop chou, une lapine qui pond des oeufs, namaiho (quand j'étais petite j'étais persuadée que ma lapine pouvait le faire)... Ouais, c'est sadique Twisted Evil mais même la vie des lapins en chocolat n'est pas rose !

Euh, j'ai pas pour habitude d'écrire des suites, malheureusement... Bon, sait-on jamais, j'écrirai peut-être la rébellion du "un an plus tard jour pour jour", si j'ai le temps et l'inspiration. :la:
Ouais, maintenant quand je tombe nez à nez avec un lapin en chocolat, ça me fait tout bizarre... x)

Merci à toutes, en tout cas :la:

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Moongane



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MessageSujet: Re: Joyeuses Pâques [TP]   Joyeuses Pâques [TP] EmptyLun 11 Jan 2016 - 19:02

J'ai l'impression d'arriver après la bataille, vu la date de cette nouvelle...
Mais voici quand même un petit commentaire inutile, un !

Au début ta nouvelle m'a fait rire, en imaginant ce système de lapin qui pondent des oeufs - déjà, ça c'est curieux - en chocolat. Et puis, je me suis prise au jeu plus vite que je ne l'aurais cru, et ai suivi les péripéties de Caramel, pauvre petite lapine stérile, si je puis dire, avec beaucoup plus de sérieux que je ne l'aurai vu.
C'est, comme toujours très bien écrit, et j'ai trouvé très bien dosé, le fait qu'elle ait vraiment envie de partir loin de cet endroit et en même temps le fait qu'elle ne connaisse rien de plus que ce que les "vrais" lapins leurs racontent. Comme si son caractère essayait de se rebeller face au système lobotomisant - ca se dit, ça ? - dans lequel elle a toujours vécu - pas très clair ce que je raconte, hein.
Et le bonus qui fait plaisir, ta jolie petite planche de BD, j'ai adoré !
Bon, maintenant je me méfierais les lapins Lindt... Préparez vos ciseaux pour libérer ces pauvres bêtes de leurs liens, en avril !
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MessageSujet: Re: Joyeuses Pâques [TP]   Joyeuses Pâques [TP] EmptyLun 18 Jan 2016 - 18:15

Haha pas grave, j'aime bien les gens qui arrivent après la bataille huhu
Sérieusement, alors merci d'avoir accordé autant d'intérêt aux élucubrations chocolatées d'une fana de lapins je sais que c'est complètement ridicule comme idée à la base, tout le défi était de la rendre intéressante
Moi maintenant ça me fait tout bizarre quand je mange un lapin en chocolat :c

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MessageSujet: Re: Joyeuses Pâques [TP]   Joyeuses Pâques [TP] Empty

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