La première fois que j'ai eu cette sensation, c'était un soir de février, je n'étais qu'un enfant et j'avais très peur, je ne pense pas que quelqu'un pourrait me croire si je racontais cette nuit-là.
23 février 1346
Forêt de Crécy
Le crépuscule donna des couleurs orangée et rouge sur les vastes collines de Picardie, la forêt paisible se préparait à s'endormir, quelques sangliers finirent les premières pousses du printemps, quand soudain une flèche siffla et alla se planter dans une souche, ce fut un vent de panique et les sangliers déguerpirent dans tous les sens pour échapper à ce chasseur malchanceux.
Je sortis de derrière les feuillages pour récupérer ma flèche et m'en allai sans rien, je faisais une dernière inspection des pièges avant la nuit et rentrais avec un lapin comme seul butin.
Cela fait une semaine que nous n'avons plus rien a manger, les adultes sont partis au champ de bataille, à une heure de marche d'ici et plus personne ne peut s'occuper des terres à part les femmes et enfants, les vieillards et les inaptes ...
Il y a des bruits qui courent comme quoi les anglais arrivent en France pour prendre notre pays par la force et qu'ils se dirigent vers Abbeville, ce dont on est sûr c'est qu'une bataille se prépare et va sûrement en entraîner d'autres mais personne ne sait vraiment quand elle va s’arrêter.
Je pousse la porte de ma chaumière au bordure du village de fermiers en haut d'une colline, entouré de forêt qui se retrouve avec presque plus d'habitants pour le moment, au fond je vois ma mère tisser une robe pour elle.
- Je suis rentré mère, et je t'apporte un peu de gibier pour ce soir.
- C'est parfait mon enfant, pose-le sur la table que je le prépare.
Je pose le lapin sur la table et partis rapidement de la maison, la vue du sang m'a toujours été en horreur.
La nuit tombe vite et la lune pleine enveloppe la forêt de sa douce lumière blanchâtre, créant des contrastes de lumière et d'ombre entre les feuilles d'arbres.
Je traverse le chemin boueux qui se trouve être la rue principale avec au centre d'un carrefour trois chiens affamés attachés à un piquet.
Je me dirige vers le taudis a côté qui se trouve être la taverne et accessoirement l'épicerie qui est l'unique commerce du village, je rentre à l’intérieur et regarde lentement les tables unes a unes, il n'y a pas beaucoup de monde ce soir, quelques personnes s’attardent sur leurs verres sauf un homme de dos qui lève régulièrement son coude et enchaîne les verres sans faire la moindre pause. Je me dirige vers lui d'un pas lent avec une boule au ventre.
- Papa, pourquoi tu es encore là ? Maman est en train de préparer le dîner avec ce que j'ai apporté tu vas te régaler.
Tout en gardant mes distances je me mets en face de ce qui me fait office de père, avant il n'était pas comme sa, il était pêcheur dans une petite bicoque composée d'un équipage d'une dizaine de personnes mais lors d'une tempête le mât s'est rompu et s'est écrasé sur sa jambe gauche, on a dû couper car elle s'était infectée et commençait à pourrir sur place, on l'a renvoyé sur la terre ferme et placé une béquille pour remplacer sa jambe mais depuis il reste assis seul sans rien dire.
- Laisse-moi je ne vais pas revenir à la maison ce soir, retourne voir ta mère maintenant, ce n'est pas un endroit pour les sales gamins comme toi ! dit-il d'une voix dure et penchante.
Alors sans vouloir demander plus à mon père, je retourne dehors, il fait froid et la buée sort de ma bouche créant une brume fantomatique devant moi. Je me dis que l'avenir nous donne des surprises et avec le temps il se remettra de ses blessures intérieures qu'il noie par l'alcool.
Un nuage vient doucement cacher la lune emportée par le vent froid du nord ce qui crée une atmosphère très silencieuse et tendue, plus un seul bruit ne sortit de la forêt, comme si le temps s'était arrêté. La nuit sera longue et il faut dormir pour pouvoir chasser demain afin de viser juste, je me promis intérieurement que demain je ramènerai un sanglier en remontant leur piste qu'ils ont laissée cet après-midi et je rapporterai le plus gros pour que maman soit fière de moi.
Tandis que je me fixe un planning pour demain je retourne tranquillement chez moi, l'air calme et froid s’amplifie a chacun de mes pas si bien qu'à la moitié du chemin je commençais à grelotter et mes doigts s’engourdir, je m'arrête quelques instants pour les réchauffer quand j’entends au loin presque comme le bruit d'une cloche suivi d'un cerf à l'agonie répété trois fois de suite pour finir sur un vent aigu tournant en spirale, c'est très bizarre, je n'avais jamais entendu ça avant, je regarde dans sa direction et vois une lumière blanchâtre et vive clignoter comme un phare avant de s'évanouir pour laisser place au calme de la nuit, curieux je m’écarte du chemin pour voir d'un peu plus près. Arrivé sur le lieu je regarde autour de moi mais ne vois rien du tout, comme si cette chose s'était miraculeusement évaporée dans la nuit. J'espère que je ne suis pas tombé dans un maléfice de sorcière. Je reste immobile pendant plusieurs secondes qui m’ont paru des heures puis comme il ne se passe rien je me détendis un peu et me dis que ça doit être moi qui suis trop fatigué et que j'ai trop d'imagination.
Je me retourne pour reprendre mon chemin et fais quelques pas en direction de la maison, quand j’entends derrière moi des cliquetis métalliques suivis de branches cassées sous le poids de pas lourds, ils s'amplifient et se multiplient à chaque seconde.
Je tourne la tête lentement comme si tous mes muscles étaient ralentis par le gel et quand je regarde derrière moi mes pupilles se contractent par la peur ainsi que l’ensemble de mon corps, des hommes en armure avec de longues épées avancent avec autant de discrétion qu'ils peuvent en direction du village et paradoxalement de moi. Je me réfugie derrière des fougères en espérant n'avoir pas été remarqué et les observe d'un œil apeuré. Je compte cinq soldats avec tous le blason du royaume d’Angleterre sur leurs plastrons d'argent mais d'autres bruits de pas suivent les premiers. Je rampe sous les hautes herbes le plus rapidement possible en espérant pouvoir donner l'alerte avant qu'ils arrivent pour tous nous massacrer. Mais comment sont-ils parvenus jusqu'ici ? Où sont nos soldats ? En plus il n'y a pas de soldats dans notre village, comment va ton pouvoir se défendre contre les anglais ?
La situation commence à être catastrophique et personne dans le village ne se doute de ce qui va se passer, il faut fuir c'est la seule solution pour rester en vie mais je dois récupérer ma mère avant de partir je me fixe une liste d'étapes dans ma tête afin d'être organisé car maintenant chaque instant compte. De retour sur la route je me relève la tête baissée et court le plus vite possible chez moi, j'ouvre la porte à la volée et crie :
- MAMAN !!!!!!!!! C'est horrible, des anglais arrivent vers nous du côté de la mer et viennent droit sur nous !!! Il faut partir dépêche-toi !!!
- Mais enfin que racontes-tu, il n'y a pas d'alerte ? Dit-elle un peu inquiète.
Et sans lui en dire plus je la tire vers l’extérieur pour confirmer mes dires et pointe de mon doigt les éclats de métal brillant à la lisière de la forêt. Ma mère se couvrit la bouche et chuchote encore dans la torpeur :
- Il faut avertir le village, vite le clocher.
Elle me prit la main et nous courons au nord du village vers la cloche qui est accrochée sur une ancienne tour de guet et qui fait office d'église en pleine air. À nous deux, nous tirons de toutes nos forces sur la corde et la cloche retentit avec fracas dans l'obscurité, après plusieurs coups le village commence à s'agiter, dans les habitations des bougies s'allument et quelques personnes entrebâillent leurs volets.
- LES ANGLAIS ATTAQUENT !!!!!!!!!
Il eut d'abord une incompréhension de tout le monde, des gens sortent de leurs maisons en colère pour avoir osé les réveiller en pleine nuit, torche à la main.
- Ils arrivent, fuyez tous !!!!
- Ah oui ? Et où sont ils ?
- À l'ouest, à la lisière de la forêt, il ne faut pas traîner ici, ils sont là.
En regardant la forêt je découvris que les anglais se sont immobilisés et sont accroupis et à bonne distance du village comme si nous leur avons fait peur en leur gâchant l'effet de surprise mais leurs visages n'ont aucune crainte au contraire ils semblent impatients comme si ils attendaient un signal, un ordre fut lancé et tous les soldats lèvent leurs boucliers sur leurs têtes en même temps et posent un genou à terre, je trouvais cette position assez ridicule mais ne compris que trop tard ce qui se passait, au loin des centaines d'étoiles filantes montèrent au ciel venues du haut de la colline et petit à petit ralentissent avant de s’immobiliser puis redescendent vers nous, plus elles se rapprochent et plus je distingue que ce ne sont pas des étoiles mais des flèches de feu qui s’abattent sur nous.
| Correction de Jack Vessalius
les personnes qui regorge -> regorgent quelqu'un pourrais -> pourrait si je raconterai -> racontais des couleurs orangé et rouge -> orangée se préparai -> préparait a s'endormir -> à s'endormir quelque sanglier -> quelques sangliers finissent -> finirent (texte au passé !) les premières pousse -> pousses se fut -> ce fut les sangliers déguerpir -> déguerpirent tout le sens -> tous les sens Je sortie -> sortis m'en vais -> m'en allai (passé) je faisai -> faisais rentre -> rentrai(s) à par -> à part _________________________ ensuite le texte basule au présent sans raison _________________________ court -> courent les anglais arrive -> arrivent il se dirige -> ils se dirigent (les anglais) se qu'on est sûr -> ce dont est sûr entourer de forêt -> entouré plus d'habitant -> habitants et parti rapidement -> partis au champs de bataille -> au champ de bataille la nuit tomba -> tombe (je fais comme ça vu que tu es au présent depuis longtemps) des contraste -> contrastes a l'intérieur -> à l'intérieur se soir -> ce soir pose le > pose-le un hommes de dos -> un homme de dos tu est -> tu es se que -> ce que j'ai apportée -> j'ai apporté je me met -> mets se qui -> ce qui une petite bicoque composer -> composée une dizaine de personne -> personnes le mât c'est rompu -> s'est c'est écraser -> s'est écrasé on a du -> on a dû elle s'était infecté -> infectée on l'a renvoyer -> renvoyé placer -> placé se soir -> ce soir se n'ai pas -> ce n'est pas une voix dur -> dure je me dit -> dis ses blessures intérieurs -> intérieures une atmosphère très silencieuse et tendu -> tendue A partir d'ici, mélangé de passé et présent qu'il faut corriger c'était arrêté -> s'était arrêté leurs piste -> leur piste qu'il ont laissé -> qu'ils ont laissée qu'a la moitié -> qu'à la moitié je commençait -> je commençais quelque instant -> quelques instants un cerf à l'agonie répéter -> répété je n'avait jamais -> avais Arrivée sur le lieu -> arrivé (vu les accords précédents ton perso est masculin) cette chose c'était -> s'était miraculeusement évaporé -> évaporée plusieurs secondes qui m'ont parus -> paru je me détendit -> je me détendis et me dit -> dis sa doit -> ça doit je [...] fait -> fais quelque pas -> quelques des cliquetis métalliques suivi -> suivis branches cassés -> cassées tout mes muscles -> tous étaient ralenti -> ralentis de longue épée -> longues épées des hommes [...] avance -> avancent je me refuge -> réfugie et les observent -> observe sont-ils parvenu -> parvenus de se qui va -> ce c'est la seul solution -> seule je doit récupérer -> je dois une liste d'étape -> étapes la tête baissé -> baissée cour le plus vite -> court dépêche toi -> dépêche-toi que raconte-tu -> racontes vite le cloché -> le clocher elle me pris -> prit la cloche qui est accroché -> accrochée nous tirons de toute nos force -> toutes nos forces quelque personne entrebâille -> quelques personnes entrebâillent Il eu -> il eut de leurs maison -> maisons je découvrit -> découvris sont a croupis -> accroupis nous les avons fait peur -> leur en leurs gâchant -> leur leurs visage n'a -> visages n'ont il semble impatient -> ils semblent impatients il attendaient -> ils un ordre fût lancer -> fut lancé tout les soldats -> tous les soldats [...] pose -> posent je trouvait -> trouvais se qui se passe -> ce qui se passait étoiles filantes [...] venu -> venues puis redescende -> redescendent elle se rapproche -> elles de rapprochent se ne sont -> ce ne sont des flèches de feu qui s'abat -> s'abattent |