[TP] encres

#signénamyon

Une collection de 2-3 courts poèmes en prose. La page blanche et le manque d'organisation tentent de m'abattre mais je suis encore là! Je suis tenace!

(je suis vraiment pas sûre si ce format de publication style "recueil" est permis,
j'ai cherché mais j'ai pas trouvé d'indications spécifiques mais il est très possible que je sois aveugle ou incompétente ou les deux, reprenez-moi si je dois publier ailleurs ou autrement   )

21/01/18:

 

#1

tu sais,
parfois je me dis que je suis toute seule.

tu es là,
physiquement,
moi aussi mais,
seulement,
seulement.

tu es là,
avec moi.
mais pas comme ça, tu sais.
tu n’es pas là.

naïve.
non, pas naïve,
mais faible.
tu n’as pas eu besoin de me le dire,
pour que je le sache.
et pourtant, pourtant.

je suis seule.

#2

j’en viens à désirer le tourment.
je veux l’exprimer,
je veux exprimer.

mais il n’y a rien.
rien qu’une enveloppe,
une enveloppe sans courrier.

je tente de forcer les choses,
de les faire venir,
mais elles refusent,
têtues.

tapies quelque part en moi?
peut-être.
nulle part?
sûrement.

j’observe les autres,
ceux qui ont quelque chose,
et ce vide en moi
soudain devient pesant.

évidemment que je suis
vide.
eux sont emplis de quelque chose qui ne demande qu’à hurler.
ils l’ont, c’est comme ça.
et moi,
moi,
je ne l’ai pas.

22/01/18:

 

#1

je m’épanche mais je suis silencieuse. il n’y a rien. rien à dire, rien à voir. je suis vide. passez votre chemin, vous dis-je. passez.
et ne regardez pas.

ce n’est pas faute d’essayer. j’ai voulu remplir. remplir de tout et n’importe quoi, d’amour de vie de lumière de pêche de savoir de sourires de chaleur de tout. j’ai voulu être un bric-à-brac.

je suis devenue
une pièce vide

il y a de la place, je vous assure. le silence fait un écho et il se répond.

et il n’y a toujours rien.

#2

tu es une illusion,
mais tu es trop réelle

tes doigts sur ma peau,
presque absents,
doux,
légers.
je les connais.
mais voilés,
seulement.

ton odeur,
la tienne,
près de moi,
m’entourant.
je la connais,
mais fugitive,
seulement.

ton corps,
contre le mien.
ta chaleur, ton confort,
ton torse qui inspire.
expire.
je le connais,
mais chaste,
seulement.

ta voix,
qui parfois,
parfois seulement,
doucement me raconte
quelque chose de beau.
je la connais,
mais en rêve,
seulement.

tous si proches.
mais si loin.

seulement.

19/02/18:

 

quand j’ai peur je cherche
la douceur.

je l’imagine.
un papillon dans le ventre,
puis deux, trois,
puis le coeur qui chante.

quand je les trouve, alors tout va bien.

quand ils n’y sont plus
je
me
noie

parce que si je ne les ai pas je n’ai rien si je n’ai rien je ne vais nulle part si je ne vais nulle part à quoi bon faire tous ces efforts ces efforts sont vains je m’en vais dans un mur je rentre dans un mur je ne vois plus rien je suis aveugle je suis sourde mais je ne suis pas muette non mais presque je suis presque muette et je ne sais plus rien et
j’ai peur

je ne sais pas exister
sans toi

correction par Titi:

 

bric à brac => bric-à-brac
loins=>loin

Salut Namyon, alors alors... Tu en as postés beaucoup d'un coup, je ne vais pas tout lire aujourd'hui. Mais voilà déjà un commentaire pour ceux du 21/01:

1) au niveau de la forme, j'aurais mis des majuscules à ta place, après chaque point que tu as mis. Ce serait déjà mieux ^^ Y a pas de rime, mais y a quand même un rythme malgré tout et une certaine beauté. Puis de si petits vers, c'est original, bien que ça rend un peu la lecture saccadée.
Au niveau du contenu, j'aime bien ce langage oral que tu emploies, on peut facilement se mettre dans la peau de la narratrice. C'est vrai que le sujet peut permettre à beaucoup de s'identifier je trouve, on ressent parfois ce sentiment de solitude malgré la présence de nos proches autour. En bref, j'aime bien

2) Je commence à voir que tu as un style d'écriture bien à toi et j'aime beaucoup. C'est singulier.
J'adore l'image de l'enveloppe sans courrier ! Mais les autres ils ont quoi ? Tout est flou dans ce deuxième poème, mais ça pousse à la réflexion, et pour ça c'est cool (même si j'aurais quand même préféré que ce soit moins flou). Sinon, j'adore ce sujet de sensation de "vide intérieur" parce que je ressens parfois cette impression d'être une coquille vide, et j'aime lire des choses qui me parlent.
Puis le rythme est pas mal, c'est agréable à lire, plus que premier je trouve Par contre je refais ma remarque avec les majuscules :P

Je lirai sûrement la suite une autre fois. En tout cas pour l'instant je trouve ça pas mal du tout tu arrives à dégager une émotion assez mélancolique

Salut! Déjà, merci beaucoup pour ce commentaire

Oui au niveau de la forme, des majuscules etc, c'était une décision de style. Ça donne un petit côté minimaliste que j'aime bien, je trouve que ça rend le poème joli visuellement, mais bon ça c'est tout à fait subjectif je comprends que ça puisse te faire tiquer.

Heureuse que ça ai pu te parler en tout cas! Il me semble que je les ai écris tard le soir, en plein dans l'émotion, donc ça aurait pu être maladroit, alors ça me fait plaisir d'entendre que l'émotion est passée. Par "les autres" qui "ont" quelque chose, je voulais exprimer ce sentiment que j'ai parfois que les gens autour de moi sont plus intelligents, plus intéressants, disent des choses plus pertinentes. Je finis par me sentir insignifiante, comme si je n'avais rien à dire et que je ferais mieux de me taire et d'admirer. Bref, mon cerveau passé minuit c'est la grosse fête  

J'espère que tu vas aimer la suite si jamais tu la lis, hehe