Mon coeur était ardent

Mon coeur était ardent de tes yeux,
Il n'est que cendre aujourd'hui.
Mon coeur souffre de tes adieux,
Tu le tourmentes dès minuit.

La vie est incompréhensible,
Elle nous prend ce qu'elle nous donne.
Le feu qui me brûle est indicible,
Toutes nos promesses se chiffonnent.

Je suis lassé d'avoir à survivre,
De patienter jour après jour
Alors que je souhaite vivre
Et ne pas attendre pour toujours.

Les larmes creusent mes peurs,
Les lames taillent mes pensées.
La solitude est ma torpeur.
La quiétude se lie au passé.

Il me manque la joie de ton amitié,
La chaleur de ta présence.
Sans ça mon bonheur n'est pas entier,
Tu tortures ma conscience.

Je meurs un peu plus chaque jour,
Depuis que je t'ai perdue.
Depuis ce magnifique séjour
Où notre amour s'est rendu.

Re Hart

C’est mon troisième commentaire aujourd’hui et le premier qui me pose un réel souci. Après tout, qui suis-je pour juger les affres amoureuses d’un lycéen ? Cela semble forcément un peu immature, mais c’est notre lot à tous et le fait que tu y as déversé ta sincérité le rend touchant.

C’est assez émouvant parce que contrairement à la tentative parodique qu’avait écrite Shakespeare dans le début de sa pièce la plus célèbre et où Roméo chante son éternel amour pour… Rosaline, tu ne bases pas ton sentiment sur des métaphores filées très savantes mais utilise un vocabulaire très simple, forcément plus marquant.

En un sens, ton poème aurait pu toucher l’épure mais le problème, et c’est plutôt rare chez toi, est son manque de régularité. D’un point de vue des rimes, pas de problèmes, mais le poème marche à chaque fois sur des réponses entre le vers A et B, or l’ensemble de ses vers ne sont pas identique, ce qui introduit d’étranges ruptures. C’est encore plus marqué dans la première strophe où tes deux vers A commencent par le même « Mon cœur », procédé qui ne sera repris qu’une fois dans la suite pour lier par assonance solitude et quiétude, mais entre des vers A et B. Cela ressemble presque plus à des anomalies qu’à un exercice volontaire.

Voilà, je t’aurai conseillé de retravailler ce poème, mais je comprends, du fait qu’il te soit si personnel, si tu préfères le laisser tel quel.