J'ai toujours aimé conduire. De jour comme de nuit. Mais, je dois admettre que j'ai une petite préférence pour la nuit. Tout est beaucoup plus calme. Cela me procure une sensation de solitude intense. La plupart des gens pensent que la solitude n'est pas bonne pour eux. Moi, elle m'apaise et me repose. Quand j’étais seul, je pouvais enfin penser et réfléchir sans être sans cesse interrompu par le vacarme de mes semblables. Enfin… semblables ? Mais, je n’étais pas vraiment sûr de pouvoir me reconnaître en eux. Après tout, que fallait-il vraiment être pour être humain ?
"Hhhmmm, ça fait 12h que je conduis non-stop… je devrais m'arrêter dans ce petit motel pour le reste de la nuit"
Le gérant m'a donné la chambre 38. La qualité de la literie est correcte pour ce genre d'établissement. Le papier peint à motif fait très vintage, mais bon, ça fera l'affaire. D'après le réceptionniste, je suis son seul client, pour le moment. Tant mieux. Je vais pouvoir me reposer un peu. Surtout avec la semaine que je viens de passer. Faut dire que ça use d'avaler des kms de bitume pour tenter d'avoir un peu de calme. On dirait que j'ai fait le bon choix avec ce motel. Le type à l'accueil avait l'air réglo comme humain. Je l'ai vu à son regard. Enfin, je crois.
Une sonnerie de téléphone se fit entendre et m'extirpa de mon sommeil. Il faisait déjà jour. Étonnant, en hiver, de se réveiller quand le soleil est déjà à son zénith.
"Tiens, un sms ?"
Je prononçai ces mots, presque de manière automatique, avant de me rendre compte de mon erreur.
"Merde ! Je pensais avoir éteint mon portable. Ça veut dire qu'il est resté allumé toute la nuit ? Je m'étais juré de n'allumer mon portable que 15 minutes par jour pour regarder les informations. J'ai manqué de prudence."
"Bon, voyons ce sms"
'John, réponds-moi. C'est vrai tout ce qu'on raconte sur toi à la télé ? Pourquoi tu t'es enfui ? La police te cherche. S'il te plaît, va te rendre.'
"Ah, Crystale… Toi et les enfants vous me manquez beaucoup."
Mais, je ne pouvais pas leur répondre. Je ne pouvais pas prendre le risque que l'on trace mes communications. D'ailleurs, après avoir reçu ce texto, j'ai immédiatement retiré la batterie de mon téléphone et détruit la carte sim pour ensuite dissimuler le téléphone sous la terre d'un pot de fleur qui se trouvait sur le guéridon, proche de la porte de la chambre. On n'est jamais trop prudent.
Alors que je me lavais les mains, dans la salle de bain privative, ridiculement petite, on frappa à la porte de ma chambre. Je me suis alors dirigé lentement, à pas de velours vers la nuisance sonore. On frappa une seconde fois. Ce bruit avait le don de m'agacer. Comme la plupart des autres bruits. Mais c'était pire ces derniers temps. À travers le judas, je découvrais le gérant du motel. La déformation provoquée par le verre si particulier de l’œilleton lui donnait un air pittoresque : un gros nez, un front trop petit et une grosse bouche avec une moustache démesurée. Puis, j'ai vu ses yeux. Ils étaient différents. Ils n'avaient plus cette lueur… l'étincelle qui habite les êtres humains. Il m’avait pourtant semblé que cet homme était normal la veille. “Serait-ce possible ? Ils peuvent voyager de corps en corps ? Il serait comme des parasites ?” Cette simple réflexion avait failli me faire perdre mon sang froid. Il toqua une seconde fois. Toujours d’un pas de chat, léger comme le vent, je me suis empressé vers la table de nuit. J’ouvris le tiroir le plus silencieusement possible. Mon revolver, un calibre 38, pas ce qu’il y a de plus puissant, sera mon dernier recours si je n’arrive pas à m’en débarrasser autrement. Ces parasites ne rendaient pas spécialement forts physiquement leur hôte. Pas plus qu'un être humain lambda. Le véritable danger venait de la difficulté à les repérer. Selon les cas, leur intelligence était plus où moins développée. Les plus malins d'entre eux pouvaient être capable d'imiter les émotions humaines, se fondant ainsi plus facilement dans la masse. Il fallait admettre que c’était ingénieux mais leurs imitations ne sont pas parfaites pour autant.
Le gérant toqua une troisième fois avant d'annoncer :
"Monsieur ? Monsieur Cameron ? Il est déjà 13h30 et vous deviez libérer la chambre pour midi..."
Il était suffisamment intelligent pour parler. Je l'avais immédiatement cerné. Je savais que ce n'était qu'une excuse, un piège. Il toqua une dernière fois. Je me tenais adossé au mur, à côté de la porte. Mon revolver à la main, je me tenais prêt. J'étais parfaitement calme. C'était le dixième que je rencontrais. L'expérience dissipait ma peur. Il se passa cinq longues minutes. Je commençais à penser qu'il s'en était allé. Mes muscles se relâchèrent, lentement. Soudain, j'entendis un bruit venant de derrière la porte. Un cliquetis, pour être plus précis. Puis, vint ce bruit si familier et inquiétant. Le loquet de la serrure cédant sous la pression d'une simple clef. Laissant ainsi une occasion d'entrer pour ce monstre. Il était bien plus malin que tous ceux que j'avais vus jusque là. Je devais être vigilant. La poignée se baissa, lentement, et la porte s'ouvrit en douceur. Le parasite fit entrer son véhicule dans la pièce d’un pas hésitant. J’étais caché par la porte. Je ne voyais que son profil droit mais je devinais qu’il balayait la pièce du regard à la recherche de sa proie. Je devais agir vite, avec précision. Le moindre faux pas pouvait gâcher l’effet de surprise et renverser la situation à mon désavantage. Je rassemblais toutes mes pensées pour n’en former plus qu’une : “un coup sec et net sur le sommet du crâne”. La crosse en bois de hêtre de mon arme de poing s'abattit comme une masse sur le crâne du gérant. Il tomba, raide comme une bûche sans essayer de se rattraper. Le coup était parfait. J'espérais l'avoir simplement assommé. La plaie ouverte imbiba de sang ses cheveux châtains, mais aucun parasite ne sortait.
"Fait chier, la plaie n'est pas assez grande ! Je vais devoir m’y prendre autrement… Voyons, avec quoi je pourrais bien l’attacher ?"
Je me mis à fouiller frénétiquement la pièce. Ma respiration s’accéléra. Je devais faire vite avant qu’il ne se réveille et qu’il ne m’attaque. Mon regard s’arrêta sur le drap du lit.
“ça fera l’affaire !”
Je ne perdis aucune seconde. Bien que le gérant était plutôt lourd, il ne me fallut qu’une petite minute pour l’allonger sur le lit et attacher ses mains avec le drap. Pour les pieds, je m’étais servi de son pantalon et de sa chemise.
“Pauvre gars…”
Au moment où je prononçais ces mots, le moustachu se réveilla. Je me tenais debout, en bout de lit. Il ouvrit lentement les yeux… Je n’en revenais pas, l’étincelle était là. “Je n’ai pas dû voir le parasite s’échapper” pensais-je. La panique commençait à m’envahir. Elle était sans doute en train d’attendre le moment opportun pour prendre le contrôle de mon corps. Je me retrouvais à quatre pattes, à regarder sous le lit, à vider les tiroirs, renverser les meubles à la recherche de ce monstre. Je devais le retrouver.
“Que… que s’est-il passé ?
- Putain, il est où cet enfoiré ?!
- Monsieur Cameron ?
- Taisez-vous ! lui répondis-je en me retournant brusquement vers lui. Vous ne voyez pas que je le cherche ?
- Quoi ? C’est quoi ce bordel ? Pourquoi je suis attaché à votre lit ? Et pourquoi je suis en caleçon ?! "
Je m’approchai de lui en lui faisant les gros yeux et signe de se taire en apposant mon index au centre de mes lèvres. Il me regarda d’un air étrange, presque surpris. J’attrapai son visage entre mes deux mains. Ses grosses joues, écrasées entre mes paumes, lui donnaient un air grotesque. Ses yeux s’écarquillèrent et il tenta de se débattre.
“Ne bougez pas ! Je dois vérifier quelque chose…"
Je le regardai droit dans les yeux.
"Vous êtes cinglé ! s'exclama le gérant.
-Je fais ça pour votre bien… et le mien aussi. Faites-moi confiance. Si tout va bien, je vous relâcherai.
- Si tout va bien ? De quoi vous parlez ? Et si "tout va mal", vous allez faire quoi ? Me laisser pourrir sur ce plumard ? Me tuer ?
- Fermez votre putain de gueule, arrêtez de gigoter et regardez-moi dans les yeux !
- J'aurais dû démissionner quand j'en avais encore l'occasion."
Le joufflu me regarda enfin dans les yeux.
" C'est toujours là !
- Ah bon ? Quoi ?" Demanda-t-il, surpris.
Je me mis à rire, c'était plus fort que moi.
"Qu'est-ce qu'il y a ? Vous n'allez pas me tuer, alors ?
- Ah c'est formidable ! Quoi ? Non, je ne vais pas vous tuer… Le rassurais-je.
- Super ! Vous pouvez me détacher alors ?
- Non, pour le moment… Tu croyais que je ne remarquerais pas que t’étais toujours caché là-dedans, hein, vermine ?!
- Pardon ?" Demanda-t-il, toujours plus surpris.
Je me penchai sur lui pour lui susurrer à l'oreille :
"Monsieur le gérant, si vous m'entendez, tenez bon. Je vais extraire ce salopard de votre tête. J'espère que vous n'êtes pas cardiaque."
Je le redressai d'un coup et terminai ma phrase avec beaucoup d'entrain :
"Parce que je n'ai plus d'anesthésiant ! Mais ne t'en fais pas, vermine. Tu souffriras beaucoup plus que ce pauvre homme."
Je mis une chaussette dans la bouche du gérant en m’excusant pour couvrir le son de ses cris. Au fond de moi, j’espérais que le parasite céderait rapidement. J’espérais pouvoir sauver la vie de cet homme. Les huit premiers n’avaient pas eu cette chance. Le tout premier auquel j’ai eu affaire, ce n’est qu’au neuvième que j’ai découvert leur véritable point faible : l’électricité. Bien entendu, si j’avais réussi à faire une entaille suffisamment grande dans son crâne, j’aurais pu l’extirper sans problème. Mais, à cet instant précis, je devais changer de méthode. Je ne pouvais plus farfouiller dans la cervelle des gens en sachant qu’aucun ne survivait.
“Je suis vraiment désolé, je vais devoir improviser.”
Je pris la bouteille d’eau et m'emparai de la lampe se trouvant sur la table de chevet, arrachai le câble de sa prise, arrosai le visage de l’homme bien en chair avant de placer le câble contre sa tempe gauche. L'effet fût immédiat. Le choc aurait pu être suffisant pour provoquer une crise cardiaque à un vieillard, mais le joufflu semblait y survivre. À ma grande surprise, il ne convulsa pas. On aurait plutôt dit un tableau du moyen-âge montrant un malade souffrant du tétanos. Tout son corps s'était tendu en une fraction de seconde. Il ne cria même pas. Il faut dire que sa langue et ses cordes vocales devaient être trop tendu pour extérioriser sa douleur. Intérieurement, je plaignais ce pauvre diable mais extérieurement, je ne montrais aucune compassion. Le parasite ne devait voir aucune faiblesse à exploiter. Alors, j'ai même esquissé un léger sourire. Un sourire narquois. Un sourire de pleine satisfaction. Cette décharge d'à peine deux secondes semblaient avoir fait perdre connaissance au pauvre gérant de motel.
"Je sais que t'es encore là-dedans !" M'exclamais-je en giflant ses joues bien rondes.
Il reprit connaissance et me fixa droit dans les yeux. Aucune étincelle. Je recommençai. Encore et encore. Pendant deux heures. Rien. Rien. Toujours aucune étincelle et aucun parasite rampant sur le sol.
Il reprit connaissance pour la huitième fois. Comme pour me défier, il habilla le regard de son hôte d'un semblant de peur et de tristesse.
"Tu crois vraiment pouvoir m'avoir comme ça ? En cherchant à déclencher un sentiment de pitié ? J'ai déjà pitié ! J'essaye de sauver la misérable vie de ce pauvre bougre. J'ai pitié de lui… et j'ai pitié de ton espèce ! " Rageais-je en crachant sur la moquette de la chambre.
Le squatter tenta de dire quelque chose. Je retirai la chaussette de la bouche de son véhicule de chair.
"Si vous avez vraiment pitié de moi, vous devez me relâcher. Je ne sais pas de quoi vous parler, mais je m'en fous. Tout ce que je sais, c'est que si vous continuez, vous allez finir par me tuer… écoutez, je vois que vous avez l'air perturbé. Je ne dirai rien à la police. Je ne dirai rien à personne. Je vous le promets… je veux juste rentrer chez moi… s'il vous plaît… "
Cette ordure savait imiter les pleurs. Cela semblait vrai. C’était pathétique.
" Ecoute, j'aimerais beaucoup laisser notre ami rentrer chez lui… Mais, c'est pas possible. Pas pour le moment. Pas tant que tu seras dans sa tête. Si tu sors, je peux te promettre de te laisser filer… en contrepartie tu devras me laisser tranquille, te trouver un nouvel hôte et tâcher de ne pas t'en prendre à d'autres humains… hein, qu'est-ce que t'en dis ? "
Pendant un bref instant, je crus voir l'étincelle surgir à nouveau dans ses yeux, mais l'instant d'après c'est un regard d'incompréhension et de désespoir que j'ai vu. "Jusqu'où ira-t-il pour me faire douter ?" Pensais-je.
" c'est donc comme ça que je vais crever ? Attaché à ce putain de lit ! Comme un vulgaire morceau de viande ?!
Tu peux crier tant que tu veux ! Ton arsenal d'émotions au rabais ne m'impressionne pas !
Mais vous êtes complètement cintré mon pauvre vieux ! Qu'est-ce qui tourne pas rond chez vous ?! Hein ? Votre femme s'est barrée avec les gosses, c'est ça ?"
Je commençais à perdre pieds. Ce salopard savait manipuler les émotions bien mieux que tous ceux d'avant. Ma patience était mise à rude épreuve. Tant et si bien que sans même y avoir penser, le canon de mon calibre 38 se retrouvait collé sur le front du réceptacle.
"Oooh… c'était donc ça ! Donc, toute cette histoire de truc dans ma tête à faire sortir… Vous n'avez pas l'impression que ce n'était qu'une excuse ? C'est pas plutôt vous qui avez un truc dans votre tête ?
Arrête de dire que je suis fou ! Tout le monde pense que je suis fou ! Mais je sais ce que j'ai vu ! Tu crois que je ne vois pas ton petit manège ? Tu me prends pour un con, c'est ça ? T'as gagné, je vais descendre ton hôte et tu n'auras pas d'autre choix que de sortir, et là, je ne te raterai pas petite ordure !
Allez-y… Tirez ! Mais, faites-moi une faveur : quand vous m'aurez tué, pour je ne sais quelle raison à la con, par pitié, allez vous faire soigner… Non ! Encore mieux ! Flinguez-vous. Pendez-vous, même ! Si vous voulez sauver des vies, c'est la meilleure putain de solution !
Alors crève raclure !"
Il me regardait droit dans les yeux. Je me souviens avoir prié à ce moment là : “Allez, juste une étincelle !”. La seule étincelle qui se manifesta fut celle de la déflagration au bout du canon de mon revolver. La cervelle et le sang du pauvre gérant s'étaient répandus en partie sur la tête de lit, le mur et les coussins. Aucun parasite ne sortit de sa tête.
"C'est bizarre… la balle l'aurait tué lui aussi au passage ? Il n'y a qu'une seule façon d'en avoir le cœur net."
J'entrepris de détacher le corps inerte du moustachu. J'avais drôlement bien serré les liens et cela me prit quelques minutes pour venir à bout de mes nœuds. Une fois terminé je fis glisser le cadavre plus bas sur le lit. Je commençai alors mon investigation, triant les morceaux de cervelle sur les coussins et le mur, à la recherche d'un morceau de parasite. Je ne trouvai rien du tout. Il ne me restait plus qu'un endroit à fouiller. Je retournai le corps très lourd du gérant. Mon arme avait beau être un petit calibre, elle avait fait un sacré trou lors de sa sortie à l'arrière du crâne. Cette fois-ci, la plaie était assez grande. J'y plongeai mon index, mais je n'eus à peine le temps de chercher qu'on toqua à la porte, encore une fois. "Putain, mais c'est qui encore ? Han… sûrement une autre de ces saloperies…" marmonnai-je. On frappa une seconde fois. Une voix rauque se fit entendre.
" Police , ouvrez cette porte !"
Il se suivit un long silence… Puis…
“Allez les gars, on entre !”
La porte se fracassa dans une violence inouïe et d’un seul coup, je me retrouvais, tête contre sol, les mains dans le dos.
“On te tient enfin, sale monstre ! Elle t’a plu ta virée meurtrière ? J’espère que t’as bien profité, parce que tu vas moisir en taule.”
Il prit une grande inspiration en me forçant à me relever. Un son de fierté se dégageait de sa voix pendant qu’il me menait dans sa voiture de fonction.
“ John Cameron, je vous arrête pour les meurtres de 10 personnes dont votre femme et votre fils : Crystale et John Junior Cameron. Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice. Vous avez le droit à un avocat et d'avoir un avocat présent lors de l'interrogatoire. Si vous n'en avez pas les moyens, un avocat vous sera fourni gratuitement. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n'importe quel moment d'exercer ces droits, de ne répondre à aucune question ou de ne faire aucune déposition…”
Le jour même on pouvait entendre la terrible nouvelle sur toutes les chaînes de télévision du pays.
" Le suspect, John Cameron, en cavale depuis près d'un mois après s'être enfui d'un institut psychiatrique, a enfin été arrêté par la police. Ils l'ont retrouvé dans un motel de pennsylvanie où il aurait fait sa dixième victime : Simon Anderson, le gérant du Anders Motel. Nous ignorons encore tout des circonstances exactes du décès de ce dernier, mais, d'après les enquêteurs, tout porte à croire que Mr. Anderson ait été torturé avant d'être abattu par le tueur paranoïaque…"
Cette fois, j'étais foutu. Ils ne me comprendraient jamais. Pour eux, j'avais froidement assassiné une dizaine de personnes. Mais moi, je savais ce que j'avais vu… Aucun asile ne m'en fera démordre. Ils existaient et ils allaient bientôt tous nous contrôler… et moi je serais le seul à avoir tenté de prévenir l'humanité, en vain.
- Corrections:
-
J'ai toujours aimé conduire. De jour comme de nuit. Mais, je dois admettre que j'ai une petite préférence pour la nuit. Tout est beaucoup plus calme. Cela me procure une sensation de solitude intense. La plupart des gens pense = pensent que la solitude n'est pas bonne pour eux. Moi, elle m'apaise et me repose. Quand j’étais seul, je pouvais enfin penser et réfléchir sans être sans cesse interrompu par le vacarme de mes semblables. Enfin… semblables ? Mais, je n’étais pas vraiment sûr de pouvoir me reconnaître en eux. Après tout, que fallait-il vraiment être pour être humain ?
"Hhhmmm, ça fait 12h que je conduis non-stop… je devrais m'arrêter dans ce petit motel pour le reste de la nuit"
Le gérant m'a donné la chambre 38. La qualité de la literie est correct = correcte pour ce genre d'établissement. La = Le papier peint à motif fait très vintage, mais bon, ça fera l'affaire. D'après le réceptionniste, je suis son seul client, pour le moment. Tant mieux. Je vais pouvoir me reposer un peu. Surtout avec la semaine que je viens de passé = passer. Faut dire que ça use d'avaler des kms de bitume pour tenter d'avoir un peu de calme. On dirait que j'ai fait le bon choix avec ce motel. Le type à l'accueil avait l'air réglo comme humain. Je l'ai vu à son regard. Enfin, je crois.
Une sonnerie de téléphone se fit entendre et m'extirpa de mon sommeil. Il faisait déjà jour. Étonnant, en hiver, de se réveiller quand le soleil est déjà à son zénith.
"Tiens, un sms ?"
Je prononça = prononçai ces mots, presque de manière automatique, avant de me rendre compte de mon erreur.
"Merde ! Je pensais avoir éteint mon portable. Ça veut dire qu'il est resté allumé toute la nuit ? Je m'étais juré de n'allumer mon portable que 15 minutes par jour pour regarder les informations. J'ai manqué de prudence."
"Bon, voyons ce sms"
'John, réponds moi = réponds-moi. C'est vrai tout ce qu'on raconte sur toi à la télé ? Pourquoi tu t'es enfuie = enfui ? La police te cherche. S'il te plaît, va te rendre.'
"Ah, Chrystale = Crystale… Toi et les enfants vous me manquez beaucoup."
Mais, je ne pouvais pas leur répondre. Je ne pouvais pas prendre le risque que l'on trace mes communications. D'ailleurs, après avoir reçu ce texto, j'ai immédiatement retiré la batterie de mon téléphone et détruit la carte sim pour ensuite dissimuler le téléphone sous la terre d'un pot de fleur qui se trouvait sur le guéridon, proche de la porte de la chambre. On n'est jamais trop prudent.
Alors que je me lavais les mains, dans la salle de bain privative, ridiculement petite, on frappa à la porte de ma chambre. Je me suis alors dirigé lentement, à pas de velours vers la nuisance sonore. On frappa une seconde fois. Ce bruit avait le don de m'agacer. Comme la plupart des autres bruits. Mais c'était pire ces derniers temps. À travers le juda = judas, je découvrais le gérant du motel. La déformation provoqué = provoquée par le verre si particulier de l'oeilleton lui donnait un air pittoresque : un gros nez, un front trop petit et une grosse bouche avec une moustache démesurée. Puis, j'ai vu ses yeux. Ils étaient différents. Ils n'avaient plus cette lueur… l'étincelle qui habite les êtres humains. Il m’avait pourtant semblait = semblé que cet homme était normal la veille. “Serait-ce possible ? Ils peuvent voyager de corps en corps ? Il serait comme des parasites ?” Cette simple réflexion avait failli me faire perdre mon sang froid. Il toqua une seconde fois. Toujours d’un pas de chat, léger comme le vent, je me suis empressé vers la table de nuit. J’ouvris le tiroir le plus silencieusement possible. Mon revolver, un calibre 38, pas ce qu’il y a de plus puissant, sera mon dernier recours si je n’arrive pas à m’en débarrasser autrement. Ces parasites ne rendaient pas spécialement forts physiquement leur hôte. Pas plus qu'un être humain lambda. Le véritable danger venait de la difficulté à les repérer. Selon les cas, leur intelligence étaient = était plus où moins développé = développée. Les plus malins d'entre eux pouvaient être capable d'imiter les émotions humaines, se fondant ainsi plus facilement dans la masse. Il fallait admettre que c’était ingénieux mais leurs imitations ne sont pas parfaites pour autant.
Le gérant toqua une troisième fois avant d'annoncer :
"Monsieur ? Monsieur Cameron ? Il est déjà 13h30 et vous deviez libérer la chambre pour midi..."
Il était suffisamment intelligent pour parler. Je l'avais immédiatement cerné. Je savais que ce n'était qu'une excuse, un piège. Il toqua une dernière fois. Je me tenais adossé au mur, à côté de la porte. Mon revolver à la main, je me tenais prêt. J'étais parfaitement calme. C'était le dixième que je rencontrais. L'expérience dissipait ma peur. Il se passa cinq longues minutes. Je commençait = commençais à penser qu'il s'en était allé. Mes muscles se relachèrent = relâchèrent, lentement. Soudain, j'entendis un bruit venant de derrière la porte. Un cliquetis, pour être plus précis. Puis, vint ce bruit si familier et inquiétant. Le loquet de la serrure cédant sous la pression d'une simple clefs = clef. Laissant ainsi une occasion d'entrer pour ce monstre. Il était bien plus malin que tout = tous ceux que j'avais vu = vus jusque là. Je devais être vigilant. La poignée se baissa, lentement, et la porte s'ouvrit en douceur. Le parasite fit entrer son véhicule dans la pièce d’un pas hésitant. J’étais caché par la porte. Je ne voyais que son profil droit mais je devinais qu’il balayait la pièce du regard à la recherche de sa proie. Je devais agir vite, avec précision. Le moindre faux pas pouvait gâcher l’effet de surprise et renverser la situation à mon désavantage. Je rassemblait = rassemblais toutes mes pensée = pensées pour n’en former plus qu’une : “un coup sec et net sur le sommet du crâne”. La crosse en bois de hêtre de mon arme de poing s'abattit comme une masse sur le crâne du gérant. Il tomba, raide comme une bûche sans essayer de se rattraper. Le coup était parfait. J'espérais l'avoir simplement assommé. La plaie ouverte imbiba de sang ses cheveux châtain = châtains, mais aucun parasite ne sortait.
"Fait chier, la plaie n'est pas assez grande ! Je vais devoir m’y prendre autrement… Voyons, avec quoi je pourrais bien l’attacher ?"
Je me mis à fouiller frénétiquement la pièce. Ma respiration s'accélèra = s'accéléra. Je devais faire vite avant qu’il ne se réveille et qu’il ne m’attaque. Mon regard s’arrêta sur le drap du lit.
“ça fera l’affaire !”
Je ne perdis aucune seconde. Bien que le gérant était plutôt lourd, il ne me fallu= fallut qu’une petite minutes = minute pour l’allonger sur le lit et attacher ses mains avec le drap. Pour les pieds, je m’étais servi de son pantalon et de sa chemise.
“Pauvre gars…”
Au moment où je prononçais ces mots, le moustachu se réveilla. Je me tenais debout, en bout de lit. Il ouvrit lentement les yeux… Je n’en revenais pas, l’étincelle était là. “Je n’ai pas dû voir le parasite s’échapper” pensais-je. La panique commençait à m’envahir. Cette = Elle ??? était sans doute en train d’attendre le moment opportun pour prendre le contrôle de mon corps. Je me retrouvais à quatre pattes, à regarder sous le lit, à vider les tiroirs, renverser les meubles à la recherche de ce monstre. Je devais le retrouver.
“Que… que s’est-il passé ?
- Putain, il est où cet enfoiré ?!
- Monsieur Cameron ?
- Taisez-vous ! lui répondit-je = répondis-je en me retournant brusquement vers lui. Vous ne voyez pas que je le cherche ?
- Quoi ? C’est quoi ce bordel ? Pourquoi je suis attaché à votre lit ? Et pourquoi je suis en caleçon ?! "
Je m’approcha = m'approchai de lui en lui faisant les gros yeux et signe de se taire en apposant mon index au centre de mes lèvres. Il me regarda d’un air étrange, presque surpris. J’attrapa = j'attrapai son visage entre mes deux mains. Ses grosses joues, écrasées entre mes paumes, lui donnaient un air grotesque. Ses yeux s’écarquillèrent et il tenta de se débattre.
“Ne bougez pas ! Je dois vérifier quelque chose…"
Je le regarda = regardai droit dans les yeux point
"Vous êtes cinglé ! s'exclama le gérant.
-Je fais ça pour votre bien… et le mien aussi. Faites moi = Faites-moi confiance. Si tout va bien, je vous relâcherez = relâcherai.
- Si tout va bien ? De quoi vous parlez ? Et si "tout va mal", vous allez faire quoi ? Me laisser pourrir sur ce plumard ? Me tuer ?
- Fermez votre putain de gueule, arrêtez de gigoter et regardez moi = regardez-moi dans les yeux !
- J'aurais dû démissionner quand j'en avais encore l'occasion."
Le joufflu me regarda enfin dans les yeux.
" C'est toujours là !
- Ah bon ? Quoi ?" Demanda-t-il, surpris.
Je me mis à rire, c'était plus fort que moi.
"Qu'est-ce qu'il y a ? Vous n'allez pas me tuer, alors ?
- Ah c'est formidable ! Quoi ? Non, je ne vais pas vous tuer… Le rassurais-je point
- Super ! Vous pouvez me détacher alors ?
- Non, pour le moment… Tu croyais que je ne remarquerais pas que t’étais toujours caché là-dedans, hein, vermine ?!
- Pardon ?" Demanda-t-il, toujours plus surpris.
Je me pencha = penchai sur lui pour lui susurrer à l'oreille :
"Monsieur le gérant, si vous m'entendez, tenez bon. Je vais extraire ce salopard de votre tête. J'espère que vous n'êtes pas cardiaque."
Je le redressa = redressai d'un coup et termina = terminai ma phrase avec beaucoup d'entrain :
"Parce que je n'ai plus d'anesthésiant ! Mais ne t'en fait = fais pas, vermine. Tu souffriras beaucoup plus que ce pauvre homme."
Je mis une chaussette dans la bouche du gérant en m’excusant pour couvrir le son de ses cris. Au fond de moi, j’espérais que le parasite céderais = céderait rapidement. J’espérais pouvoir sauvé = sauver la vie de cet homme. Les huit premiers n’avaient pas eu cette chance. Le tout premier auquel j’ai eu affaire virgule ? Ce = ce ? n’est qu’au neuvième que j’ai découvert leur véritable point faible : l’électricité. Bien entendu, si j’avais réussi à faire une entaille suffisamment grande dans son crâne, j’aurais pu l’extirper sans problème. Mais, à cet instant précis, je devais changé = changer de méthode. Je ne pouvais plus farfouiller dans la cervelle des gens en sachant qu’aucun ne survivait.
“Je suis vraiment désolé, je vais devoir improviser.”
Je pris la bouteille d’eau et m'empara = m'emparai de la lampe se trouvant sur la table de chevet, arracha = arrachai le câble de sa prise, arrosa = arrosai le visage de l’homme bien en chair avant de placer le câble contre sa tempe gauche. L'effet fût immédiat. Le choc aurait pu être suffisant pour provoquer une crise cardiaque à un vieillard, mais le joufflu semblait y survivre. À ma grande surprise, il ne convulsa pas. On aurait plutôt dit un tableau du moyen-âge montrant un malade souffrant du tétanos. Tout son corps s'était tendu en une fraction de seconde. Il ne cria même pas. Il faut dire que sa langue et ses cordes vocales devaient être trop tendu pour extérioriser sa douleur. Intérieurement, je plaignais ce pauvre diable mais extérieurement, je ne montrais aucune compassion. Le parasite ne devait voir aucune faiblesse à exploiter. Alors, j'ai même esquissé un léger sourire. Un sourire narquois. Un sourire de pleine satisfaction. Cette décharge d'à peine deux secondes semblait = semblaient avoir fait perdre connaissance au pauvre gérant de motel.
"Je sais que t'es encore là-dedans !" M'exclamais-je en giflant ses joues bien rondes.
Il reprit connaissance et me fixa droit dans les yeux. Aucune étincelle. Je recommença = recommençai. Encore et encore. Pendant deux heures. Rien. Rien. Toujours aucune étincelle et aucun parasite rampant sur le sol.
Il reprit connaissance pour la huitième fois. Comme pour me défier, il habilla le regard de son hôte d'un semblant de peur et de tristesse.
"Tu crois vraiment pouvoir m'avoir comme ça ? En cherchant à déclencher un sentiment de pitié ? J'ai déjà pitié ! J'essaye de sauver la misérable vie de ce pauvre bougre. J'ai pitié de lui… et j'ai pitié de ton espèce ! " Rageais-je en crachant sur la moquette de la chambre.
Le squatter tenta de dire quelque chose. Je retira = retirai la chaussette de la bouche de son véhicule de chair.
"Si vous avez vraiment pitié de moi, vous devez me relâcher. Je ne sais pas de quoi vous parler, mais je m'en fou = fous. Tout ce que je sais, c'est que si vous continuez, vous allez finir par me tuer… écoutez, je vois que vous avez l'air perturbé. Je ne dirais = dirai rien à la police. Je ne dirais = dirai rien à personne. Je vous le promets… je veux juste rentrer chez moi… s'il vous plaît… "
Cette ordure savait imiter les pleures = pleurs. Cela semblait vrai. C’était pathétique.
" écoutes, = Ecoute j'aimerais beaucoup laisser notre ami rentrer chez lui… Mais, c'est pas possible. Pas pour le moment. Pas tant que tu seras dans sa tête. Si tu sors, je peux te promettre de te laisser filer… en contrepartie tu devras me laisser tranquille, te trouver un nouvel hôte et tâcher de ne pas t'en prendre à d'autres humains… hein, qu'est-ce que t'en dis ? "
Pendant un bref instant, je cru = crus voir l'étincelle surgir à nouveau dans ses yeux, mais l'instant d'après c'est un regard d'incompréhension et de désespoir que j'ai vu. "Jusqu'où ira-t-il pour me faire douter ?" Pensais-je.
" c'est donc comme ça que je vais crever ? Attaché à ce putain de lit ! Comme un vulgaire morceau de viande ?!
Tu peux crier tant que tu veux ! Ton arsenal d'émotions au rabais ne m'impressionne pas !
Mais vous êtes complètement cintré mon pauvre vieux ! Qu'est-ce qui tourne pas rond chez vous ?! Hein ? Votre femme s'est barré = barrée avec les gosses, c'est ça ?"
Je commençais à perdre pieds. Ce salopard savait manipuler les émotions bien mieux que tout = tous ceux d'avant. Ma patience était mise à rude épreuve. Tant et si bien que sans même y avoir penser, le canon de mon calibre 38 se retrouvait collé sur le front du réceptacle.
"Oooh… c'était donc ça ! Donc, toute cette histoire de truc dans ma tête à faire sortir… Vous n'avez pas l'impression que ce n'était qu'une excuse ? C'est pas plutôt vous qui avez un truc dans votre tête ?
Arrête de dire que je suis fou ! Tout le monde pense que je suis fou ! Mais je sais ce que j'ai vu ! Tu crois que je ne vois pas ton petit manège ? Tu me prends pour un con, c'est ça ? T'as gagné, je vais descendre ton hôte et tu n'auras pas d'autre choix que de sortir, et là, je ne te raterai pas petite ordure !
Allez-y… Tirez ! Mais, faites moi = faites-moi une faveur : quand vous m'aurez tué, pour je ne sais quelle raison à la con, par pitié, allez vous faire soigner… Non ! Encore mieux ! Flinguez-vous. Pendez vous = Pendez-vous, même ! Si vous voulez sauver des vies, c'est la meilleure putain de solution !
Alors crève raclure !"
Il me regardait droit dans les yeux. Je me souviens avoir prié à ce moment là : “Allez, juste une étincelle !”. La seule étincelle qui se manifesta fut celle de la déflagration au bout du canon de mon revolver. La cervelle et le sang du pauvre gérant s'étaient répandus en partie sur la tête de lit, le mur et les coussins. Aucun parasite ne sortit de sa tête.
"C'est bizarre… la balle l'aurait tué lui aussi au passage ? Il n'y a qu'une seule façon d'en avoir le cœur net."
J'entrepris de détacher le corps inerte du moustachu. J'avais drôlement bien serré les liens et cela me pris = prit quelques minutes pour venir à bout de mes nœuds. Une fois terminé je fis glisser le cadavre plus bas sur le lit. Je commençais = commençai alors mon investigation, triant les morceau = morceaux de cervelle sur les coussins et le mur, à la recherche d'un morceau de parasite. Je ne trouva = trouvai rien du tout. Il ne me restait plus qu'un endroit à fouiller. Je retourna = retournai le corps très lourd du gérant. Mon arme avait beau être un petit calibre, elle avait fait un sacré trou lors de sa sortie à l'arrière du crâne. Cette fois-ci, la plaie était assez grande. J'y plongea = plongeai mon index, mais je n'eût = eus à peine le temps de chercher qu'on toqua à la porte, encore une fois. "Putain, mais c'est qui encore ? Han… sûrement une autre de ces saloperies…" marmonnais-je = marmonnai-je. On frappa une seconde fois. Une voix rauque se fit entendre.
" Police , ouvrez cette porte !"
Il se suivit un long silence… Puis…
“Allez les gars, on entre !”
La porte se fracassa dans une violence inouïe et d’un seul coup, je me retrouvais, tête contre sol, les mains dans le dos.
“On te tient enfin, sale monstre ! Elle t’a plut = plu ta virée meurtrière ? J’espère que t’as bien profité, parce que tu vas moisir en taule.”
Il prit une grande inspiration en me forçant à me relever. Un son de fierté se dégageait de sa voix pendant qu’il me menait dans sa voiture de fonction.
“ John Cameron, je vous arrête pour les meurtres de 10 personnes dont votre femme et votre fils : Crystale et John Junior Cameron. Vous avez le droit de garder le silence. Si vous renoncez à ce droit, tout ce que vous direz pourra être et sera utilisé contre vous devant une cour de justice. Vous avez le droit à un avocat et d'avoir un avocat présent lors de l'interrogatoire. Si vous n'en avez pas les moyens, un avocat vous sera fourni gratuitement. Durant chaque interrogatoire, vous pourrez décider à n'importe quel moment d'exercer ces droits, de ne répondre à aucune question ou de ne faire aucune déposition…”
Le jour même on pouvait entendre la terrible nouvelle sur toutes les chaînes de télévision du pays.
" Le suspect, John Cameron, en cavale depuis près d'un mois après s'être enfui d'un institut psychiatrique, a enfin été arrêté par la police. Ils l'ont retrouvé dans un motel de pennsylvanie où il aurait fait sa dixième victime : Simon Anderson, le gérant du Anders Motel. Nous ignorons encore tout des circonstances exactes du décès de ce dernier, mais, d'après les enquêteurs, tout porte à croire que mr. = Mr. Anderson ait été torturé avant d'être abattu par le tueur paranoïaque…"
Cette fois, j'étais foutu. Ils ne me comprendraient jamais. Pour eux, j'avais froidement assassiné une dizaine de personnes. Mais moi, je savais ce que j'avais vu… Aucun asile ne m'en fera démordre. Ils existaient et ils allaient bientôt tous nous contrôler… et moi je serais le seul à avoir tenté de prévenir l'humanité, en vain.