Okey, un truc long. J'aime pas les trucs longs. Je mes des HEURES à les commenter...
M'enfin, puisque j'ai lu et j'ai des trucs à dire. Allons-y, j'espère que tu es près pour ce futur pavé...
1ère strophe :
les détails !! (oui, je suis pointilleuse, mais c'est comme ça qu'on progresse).
* 1er vers "une", 2ème vers "le". Ca me gène un chouya. On suppose que tu parles d'un soldat lambda (pour en fait désigner tous les soldats), du coup, une cohérence sur ce point serait appréciée.
* "entourée". En poésie, chaque mot doit être à sa place. Il ne doit pas pouvoir être remplacé par un autre. Ici, je trouve le terme trop vague et imprécis. Plus tes mots seront précis, véhiculant l'effet dont tu auras décidé la portée, plus ta poésie sera efficace (c'est à dire belle/touchante/etc...).
* LA PONCTUATION ! je veux de la ponctuation. Des points. Des majuscules. Des virgules !
A moins que ce soit fait exprès. Dans ce cas, je cède. N'empêche que je trouve ça beaucoup plus clair AVEC ponctuation.
* "les hommes de Hitler le tyran". Je trouve cette formulation un peu plate.
* plus globalement, travailler le rythme des vers aide à obtenir cette efficacité dont j'ai déjà parlé plus haut.
Par exemple, je trouve que
"la main du sergent doucement
s'abaisse " tombe merveilleusement bien. J'ai souris à la première lecture. En revanche, cette strophe "6 juin 1944 et tout le monde attend", bof.
1er vers : 11 pieds, 2ème vers : 9 pieds, 3ème vers : 11, 4ème : 13. Alors que si tu enlèves le "et", tu tombes à 12 pieds, et là, ça crée une rupture rythmique sympa.
De même pour ce quatrain :
"pourquoi attendre si longtemps (7 pieds)
si c'est pour mourir maintenant (7 pieds)
la main du sergent doucement (7 pieds)
s'abaisse et nous partons en criant" (8 pieds)
J'aurai tendance à vouloir enlever ton "et", mettre une virgule à la place.
Peut-être que cela ne concerne que mon oreille, mais il me semble que cela sonne mieux, donc est plus poétique.
Bon 2ème strophe, sinon je vais y passer mon aprèm
* "une pupille noire entourée de blanc" la reprise est sympa, j'approuve (je comprends aussi du coup la volonté de garder un indéfinie pour ta première strophe, à toi de voir comment tu comptes résoudre ce problème).
* "y a quelques instants", un peu trop familier par rapport au reste du texte, "il y a" serait préférable.
* "j'ai rêvé d'histoire passées revenir au présent". Déjà le concept de la phrase est sympa, ensuite, j'ai une question, pourrait-on mettre une virgule entre "passées" et "revenir". Si c'est le cas, je n'ai rien d'autre à dire. Si ce n'est pas le cas, alors ta phrase ne veut pas dire grand chose (dans ce cas, ce sont les histoires passées qui reviennent au présent), et tu peux mettre le verbe au participe présent pour rendre le tout plus logique.
"revenant" (ce qui reprends la sonorité de ton texte).
* "des histoires d'une vie", puisque histoires est au pluriel, je suppose que tu souhaites raconter celle de plusieurs vies. Ce serait donc plus logique de dire "histoires
de vie".
* "enfers ardents" pléonasme. L'adjectif n'ajoute pas grand chose au nom. Peut-être essayer de trouver un adjectif en rapport avec ce que les enfers peuvent faire craindre à la flamme de l'amour ?
* "cette pénombre troublante", seulement "troublante" ? S'il s'agit des enfers, l'adjectif semble trop faible. Si c'est autre chose... Et bien, l'adjectif démonstratif est de trop, car on ne sait pas de quoi tu parles.
* "
toutes ces guerres qui font souffrir
tout ces innocents" Répétition. Ton vers en devient lourd. Tu peux mettre "tellement" pour le deuxième, "tellement d'innocents".
* "pour ceux qui veulent un monde meilleur que maintenant forgez votre propre monde pour voir l'avenir autrement " je fais exprès de ne pas mettre les vers pour montrer que cette phrase est mal construite. Si tu gardes le "que", il faut un subjonctif par la suite. "que maintenant vous forgiez". Si tu enlèves le "que", tu peux garder le présent, mais "forgez maintenant" sonne mieux que "maintenant forgez". Ca dépends si tu veux mettre l'accent sur le "maintenant" (1ère version), ou sur "forgez" (2ème version).
* Toujours sur le même vers, si tu veux faire une apostrophe, tu peux dire "que ceux..." et transformer la phrase en conséquence. Toi qui vois, j'y pensais en relisant ton texte.
Plus globalement, l'évolution du poème est intéressante, le thème également. Tu as les idées, les concepts. Il manque une touche de précision qui rendrait vraiment ton poème efficace, moins maladroit.
Allez, c'est bientôt fini, 3ème strophe.
* "une vie noir
e entourée d'un rideau blanc". Jolie évolution du vers. (orthographe en gras au passage). La métaphore est jolie, révélatrice de la dualité de l'humanité, du bon et du mauvais. La est toute la question, quel côté l'individu choisira-t-il ? (la bonne réponse est : un peu des deux mon général !)
"c'est une question comme les autres et pourtant
est-ce que les hommes sont faits pour se détruire mutuellement ?". J'ai envie de dire, que c'est pas vraiment une question comme les autres. Au contraire, c'est une question giga méga importante.
* "est-ce que les hommes sont faits pour se détruire mutuellement ?
est-ce qu'ils sont faits pour détruire se qui les entoure éternellement ?" les deux vers font respectivement 18 et 19 pieds... Ca fait un peu long quoi.
Tu peux te passer du "est-ce que", et dire "les hommes sont-ils...", "sont-ils fait..."
Le deuxième, même la modification est excessivement lourd (17 pieds...). Le premier, après modif, est à 16 pieds.
* "des choses perdues pour toujours dans le néant" métaphore assez floue en fait. Il ya plein de tableaux détruits, de souvenirs oubliés, le nom des soldats inconnus, mais ils ne sont pas des choses. Bref, précise ta pensée.
* "si l'homme est une bombe à retardement
est-ce qu'il peut aussi créer un monde nouveau ?". Rock & roll. Homme, bombe à retardement, j'adore.
Mais, pourquoi "aussi" ? A part crée un monde nouveau, il veut rien créer d'autre ?
Ah ! Si, "aussi", dans le sens "en plus d'être une bombe à retardement". Oui, ok. Mea culpa.
N'empêche que je te conseille quand même de virer "est-ce", qui est lourd, et mettre directement "peut-il", ça touche plus, ça implique plus le lecteur.
Sinon, le coeur de ton texte se situe exactement dans cette phrase ! (Est-ce qu'il peut aussi créer un monde nouveau ?"
C'est comme dans une chanson (dont la citation se trouvait en bas d'un sujet de sociologie)
"En mon absence, la concurrence a prit confiance, quand le chat n'est pas là les souris dansent y'a d'l'ambiance."
Ce qui est le plus important dans cette phrase, et ce qui ressort le mieux, c'est "quand le chat n'est pas là", car ce sont les seules rimes en "a" et non pas en "ence".
* "le rebâtir sur ses propres sentiments"... Et si ses sentiments ne sont que haine et vengeance ? (kaooooooo)
* "et qu'une autre personne efface tout pour un éternel recommencement" pourquoi pas. Mais ça veut dire que le monde parfait n'existe pas, car le monde a sans cesse besoin d'être renouvelé (j'entends ici améliorer). Donc, en extrapolant, à quoi bon ce poème ?
[ce à quoi tu peux rétorquer "oui mais il vaut mieux essayer de tendre vers cet idéal, faute de ne pas pouvoir l'atteindre, plutôt de que croupir dans la crasse.
] Si jamais tu pouvais essayer de faire passer cette idée en plus dans ton poème, tu retirerai la légère contradiction que je viens de soulever.
* "ses rêves profondément
cacher en soi attendant son heure" =>
leur heure car rêves est au pluriel.
* "rêves [...] en espérant
pouvoir un jour se réaliser" des rêves qui espèrent se réaliser ? C'est plutôt le porteur des-dit rêves qui espèrent qu'ils se réalisent, non ?
* Bon. J'ai une question. A la fin, lorsque tu décris "yeux coulant de larmes et avec le visage d'un enfant", tu parles d'une métaphore, comme un personnage veillant à la fin et regardant avec joie et bienveillance l'humanité faire les bons choix ? Ou est-ce que tu parles du "chacun".
dans ce cas, la personne qui réalise ses rêves pleure + a un enfant à ses côtés. Tu dis que le rêve de l'humanité est de réaliser ses rêves + avoir un enfant, la dernière partie tombe comme un cheveux sur la soupe. A moins que ce soit une métaphore symbolisant l'espoir, l'espérance, le renouveau pour un monde meilleur, et dans ce cas, je te conseille d'essayer de reformuler le tout pour que ça passe mieux. Parce que si métaphore il y a, son utilité passe à la trappe.
* Honnêtement, je trouve que les trois derniers vers sont en trop et gâchent la beauté du texte. Si tes mots sont efficaces, le lecteur se mettra a réfléchir sans même que tu le lui demandes.
J'ai littéralement mis une heure à faire tout ça xD
J'espère que ça te sera utile !
Vraiment, y'a de bonnes idées, c'est un vrai bon début. Mais je te conseilles vivement de reprendre tout ça pour rendre ta poésie plus
performative (efficace/touchante/belle).
Si jamais tu n'es pas d'accord avec ce que j'ai dis, n'hésite pas à me répondre, il se peut que je sois passée à côté de quelque chose, ou que je n'ai pas compris ce que tu voulais dire. De même, si je ne suis pas claire (surtout sur la fin, j'ai eu du mal à décrire ce que je ressentais), n'hésites pas à me poser des questions. Je suis là pour ça
Au plaisir,
Ali.